Beffroi de Valenciennes


- Nom
- Beffroi de Valenciennes
- Descriptif
- Beffroi de la ville
- Commune
- Valenciennes
Plus de 160 ans après l'écroulement de l'ancien beffroi, la ville de Valenciennes érige la flêche-beffroi.
Petite histoire des beffrois de Valenciennes
- En 1222
- sous le règne de la comtesse Jeanne de Flandres, fille du fameux empereur Baudouin de Constantinople, un premier beffroi fut élevé sur la place du Marché. Il fut démoli dès l'an 1237.
- De 1238 à 1240
- un nouvel édifice fut reconstruit. C'était une tour quadrilatérale, à angles arrondis, bâtie en grès dans la partie inférieure, et en pierres blanches à partir d'une certaine hauteur jusqu'au sommet, qui se terminait alors par quatre petites tourelles en encorbellement, et par une plate-forme générale, garnie de murs d'appui crénelés.
- 1358
-
- La cloche «Blanche Cloche», gros bourdon, poids de 9000 livres est installée sur une énorme charpente.
- La cloche «Curiandre», cloche des ouvriers, est fondue par Guillaume de Saint-Omer. Elle sonne pour la première fois à la Toussaint.
- 1366
- on place la cloche chargée de sonner l'heure portant l'inscription :
Cheste noble cloque d'oneur Fut faite l'an Notre Seigneur XXX cens IIIxx et VI; Faire la fist Jehan Partis, Qui estoit prosvos à ce tamps Avoech ses douzes pers sautants. Et si la fist maistre Robers De Croisilles, pourquoi les vers Disent que tape sans séjour Vingt-quatre heure nuit et jour, Pour oïr la communauté Que Diex ait en saveté.
- 1533
- La cloche des demi-heures, «Anne» est installée. Dystique sculpté sur son pourtout
Anne suis de nom sans discours, Réjouissant les coeurs par vrais accords.
Pendant les guerres de Charles-Quint avec François Iᵉʳ et Henri VIII, on avait éprouvé que le guetteur ne voyait pas d'assez loin l'approche des partis français qui venaient ravager les environs de Valenciennes ; en conséquence, le beffroi fut exhaussé en 1546; la flèche fut de même relevée de vingt-deux pieds en 1547, et l'on y plaça, comme girouette, un grand aigle doré, emblème héraldique de l'empereur Charles-Quint.
- En 1615
- il y eut quelques agrandissements apportés aux bâtiments du pourtour, qui servaient alors de bourse aux marchands. De 1680 à 1700, le magistrat éleva devant la tour un bâtiment à la moderne, faisant face à la place, surmonté, aux deux ailes, de deux petites lanternes ou belvédères, de très-bon goût, qu'un auteur signale, dans un livre d'architecture, comme un modèle d'élégance.
En 1625, installation d'une horloge.
- En 1712
- on rebâtit sur les autres faces neuf maisons d'habitation, décorées de jolies sculptures, et connues sous le nom de leurs diverses enseignes : le «Dromadaire», le «Taureau-Marin», le «Cheval-Marin», le «Triton», la «Sirène», le «Chameau», le «Castor» et l'«Éléphant». L'octroi occupait le Dromadaire et le Taureau-Marin. Les six autres maisons étaient louées à certaines professions désignées, qu'on ne pouvait changer sans la licence du magistrat. Outre les deux pavillons, la façade de la tour se composait encore d'une galerie découverte et de deux balcons aux étages supérieurs. Les bustes des douze Césars, plus grands que nature, les quatre Saisons, et autres sculptures délicates, ornaient ces constructions.
- De 1782 à 1784
- sous la prévôté de M. Alexandre Pujol de Mortry, qui fit reconstruire ou réparer presque tous les monuments de Valenciennes, le couronnement du beffroi fut remis à neuf et de nouveau exhaussé.
La tour au sommet fut substituée par un pavillon, plus élégant, en pierre bleue. Le dessin de ce pavillon est de M. de Pujol. (Almanach, 1827, p112)
Les pierres employées pour cette restauration étaient en calcaire bleu, leur solidité ayant paru supérieure à celle des pierres blanches, malheureusement ces pierres bleues étaient d'une pesanteur énorme, et devaient tôt ou tard écraser l'édifice : aussi prévit-on dès lors un écroulement ; et _M. de Rollecour, l'un des magistrats, défendit à son cocher, sous peine d'être chassé, de jamais passer avec sa voiture dans les environs du beffroi._--On oublia en même temps de garnir de plomb le palier du balcon, et la pluie, filtrant au travers des pierres, fit pourrir peu à peu les dernières assises.
En 1800, la girouette aux armes d'Espagne fut remplacée par une brillante « Renommée sonnant de la trompette ». Deux ans après, un violent ouragan abattit la Renommée. À la Restauration, on plaça sur le beffroi un lion d'or, emblème héraldique de Valenciennes.
- En 1811
- le maire de la ville fit remplacer les deux belvédères par une lourde construction où furent logés l'octroi et le cercle du Commerce.
M. le capitaine Coste, le 12 mars 1824, avait pris, avec le graphomètre, les différentes dimensions de la tour.
De la base au balcon. 39 m. 50 c. Du balcon au-dessus du dôme. 14 50 Du dôme au-dessus de la lanterne, sous la boule. 7 50 De la lanterne jusqu'au bout du paratonnerre. 8 55 Total. 70 m. 05 c.
- le 12 mars 1827
- le lion en fer doré, de six pieds de haut, est tombé sur la place d'armes, vis-à-vis de l'hôtel du Grand Canard. Aucun blessé.
- En 1837
- Victor Hugo écrit :
« Il y avait un fort noble et fort sévère beffroi du quatorzième siècle ; mais, il y a cent ans, on lui a masqué le pied avec un lourd pâté dorique et on lui a mis une tête rococo en pierre bleue la plus vilaine du monde. La pierre bleue écrase la pierre grise, de façon que le beffroi menace ruine. »
Le beffroi contenait aussi un carillon et quatre cloches municipales :
- celle dite du Prévôt, qui se trouve maintenant dans le clocher de la basilique ;
- celle des ouvriers, qu’on appelait la curiande ;
- celle du couvre-feu, qui annonçait la fermeture des portes de la ville ;
- et celle des incendies.
Le beffroi donnait l’heure, mais il sonnait aussi les fêtes, les assemblées, les exécutions capitales, la foire, l’arrivée de la garnison, etc.
- Le 7 avril 1843
- Durant les travaux de restauration, dès le matin, des pierres tombent du haut du beffroi… À 4 heures et 20 minutes, le beffroi s'écroule.
- Les huit cloches constituant la sonnerie du Beffroi furent toutes ensevelies.
- La cloche Anne fut complètement fendue.
Les débris du beffroi ont été vendus et ont produit environ «20000 Francs».
Les trentes(!) cloches ont été réservées, dont :
- Une belle cloche allemande. Inscription traduite «L'on me donnait, en l'an 1483, le nom de Salvator»
- Une cloche avec la date de 1533
- Deux autres semblables datées de 1592, avec les signes distinctifs les Cygnes et le Lion valenciennois.
- Une cloche au millésime 1626 avec un cygne et l'inscription :
Nous avons esté fait povr l'orloge de Valenciennes, par moi Jean Delecourt et ses fils, en 1626.
La flêche-beffroi
- Création : Jean-Bernard Métais
- Inauguration : 21 décembre 2007
- Hauteur : 45m
- La litanie
- Le texte gravé sur le nouveau beffroi de Valenciennes
«Les mots de la litanie ont été collectés par Jean-Bernard Métais auprès de plus de 2000 personnes, valenciennois ou visiteurs, dans des écoles, à l’hôpital, à la maison d’arrêt, dans la rue, ainsi que par l'intermédiaire du quotidien local « La Voix du Nord ». La partie écrite sur la colonne représente une sélection d'environ 2000 mots sur 7000 collectés.» (http://www.jbmetais.com/index-fr.php?act=article&id=9)
- Consulter le texte complet
- Litanie du beffroi
À proximité
Église Saint-Géry-- la Basilique Notre-Dame du Saint-Cordon
-- la Maison espagnole
-- Minotauromachie
Source(s)
- Précis historique et statistique sur la ville de Valenciennes (hauteur du beffroi ancien, p.20)
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84149651/ (Détails exacts sur l'écroulement de la Tour du Beffroi de Valenciennes) Estampe
- http://www.gutenberg.org/files/34547/34547-h/34547-h.htm «L'Illustration, No. 0007, 15 Avril 1843» -- Project Gutenberg
- Almanach de Valenciennes et de son arrondissement : 1878. «Le Beffroi» p.57
- Almanach de Valenciennes et de son arrondissement : 1888. «Encore le Beffroi de Valenciennes» p.110