Binbin
Binbin est le géant de Valenciennes. Il fit sa première sortie le 18 février 1817 (d'après la «feuille d'Affiches»).
Les origines
- Le Septentrional de Paris, parution du 19 juillet 1908
- « en 1807, Lecomte, alors chef de l'« Harmonie municipale » de Douai (vous voyez que l'histoire des géants et celle de nos musiques sont intimement liées), harmonie qu'il venait de fonder, défia les Musiques des autres villes ; il fut vainqueur de ce tournoi. Les Valenciennois, particulièrement affectés de cet échec, promenèrent chez eux, par manière de parodie, le « Binbin » [...]. »
- > https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72124198
« Quant à la mascarade de Binbin, elle datait de 1808, mais ce n'avait jamais été qu'une imitation de la grotesque parade de Gayant qui figure encore tous les ans à la fête patronale d'une ville voisine (Douai). Binbin est le nom du dernier rejeton, 3ᵉ fils, du Gayant de Douai et de Marie Cagenon; c'était un poupon gigantesque formé d'une carcasse d'osier, haute d'une vingtaine de pieds, qu'on promenait dans la ville en plein jour. On dit que c'est aux musiciens de la garde nationale de Valenciennes que Binbin fut redevable du droit de cité dans cette ville, et que l'idée seule de ridiculiser les Douaisiens, dont ils croyaient avoir à se plaindre, à cause d'une prétendue injustice commise à leur égard dans la distribution des prix d'un concours de musique, avait seule donnée naissance à cette première mascarade, dans laquelle on fesait aussi une quête au profit, des pauvres et des prisonniers. »
Archives historiques et littéraire du Nord de la France, et de Midi de la Belgique, Volume 2
La chanson de Binbin
Binbin fait son entrée dans la chanson valenciennoise en 1894, lors de la sortie du 4 mars, grâce au poète Georges Fidit (1864-1926) !
(premier et dernier couplet)
Awi, mes bonn's gins d'Valinciennes, Ej'sus Binbin, mé v'là r’vénu : J'sus contint qué d'mi on s’souvienne, V'là trint'tros ans qu'in n'm'a pas vu. J'vas vous conter, pou vous distraire, L'histoire d'mes tribulations ; Seul'mint n'vous mettez point à braire A ces trisses révélations. … D'Norbent j'ai m'tiète, d'Debiève m'robe. In m'a coiffé d'un biau bourlet ; N’y a pus d' danger qu'in m' les dérobe, Car Cacheux m'a rindu m'n'hochet, Tous les Conseillers dé l'franqu'ville Ont promis dé n'pus m'oublier ; Dé n'pus m' laisser dormir tranquille : Trint'tros ans sans v'nir m' éveiller.
Le rondel de Binbin
Exaucez le vœu de Binbin Cherchant doulce et gente marraine ! O Dame, tirez-le peine ! Protégez-le de votre main ! Et selon la coutume ancienne Accueillez le joyeux gamin. Exaucez le vœu de Binbin Cherchant doulce et gente marraine Monsieur Sautteau sera parrain Soyez marraine et notre reine On dansera jusqu'à demain En bonne et franque Valenciennes ! Exaucez le vœu de Binbin MYOSOTIS
Texte du rondel (Wikipédia) de Binbin, publication du 13 mars 1893
Le rondel de Binbin (2)
- «Au pays de Gayant» : poèmes / Paul Audebert / 1932 p.25 > https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5345877g
Et voici le joyeux Binbin Qui roule de biais la prunelle ! Est-ce vers Lille ou vers Grenelle ? Il ne sait, le gentil bambin. S’il le savait, ce chérubin, il aurait grâce maternelle. Et voici le joyeux Binbin Qui roule de biais la prunelle ! Veut-il voir Vénus en son bain, Pan jouer une ritournelle, Les filles rire en la tonnelle, Le Sot, le Pitre ou le Gobin ? Et voici le joyeux Binbin !
Source(s)
- Fonds Claude Martin -- Bibliothèque municipale de Valenciennes
- Patrimoine numérique de la ville de Valenciennes