Étang de Trith-Saint-Léger

De HP@2
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 En relecture

Un tel étang n’est pas anormal là: depuis le Cambrésis, l’Escaut circule en pente très douce, trop douce ! Une zone trop plate dans sa vallée et c’est le marécage assuré : il y en a eu et il y a encore.

De plus à chaque cours d’eau correspond dans le sol une sorte de nappe phréatique, la nappe alluviale; laquelle peut être large de dix mètres pour un mètre de cours d’eau. Avant que l’Escaut ne se trouve dans son cours actuel, au fil des inondations et érosions, des bras multiples de notre fleuve ont parcouru la vallée; à chaque « faiblesse » dans le sol correspondent mares ou étangs

On trouve des traces anciennes d’existence de nappes d’eau dans les écrits de Valenciennes, La Sentinelle et Trith, dont l’ensemble formait le Marais Bourlain. Pour le situer, il suffit de parcourir la vallée de l’Escaut après la « ligne droite » de Thiant; sur la rive gauche, l’actuelle ville de Trith-Saint-Léger est construite sur une sorte de promontoire issu du coteau venant de La Sentinelle ; une fois le promontoire passé l’Escaut de jadis répartissait à sa guise ses nombreux cours : c’est là que commençait le Marais de Bourlain et que se trouve notre actuel Etang de Trith.



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Au XIXè siècle une zone aquatique aux dimensions modestes existe sur le territoire de ces trois communes ; elle est alimentée donc par des résurgences des bras de l’Escaut, mais aussi par des sources régulières issues du coteau ouest de La Sentinelle et du Vignoble de Valenciennes. Cette zone, dont le nom change suivant les communes, reste en l’état au cours des redressements et canalisations de l’Escaut tel que nous le connaissons. De plus la Révolution Industrielle exige du matériau de construction, la vallée est riche en silex ; on en prélève des fonds de notre zone.

Un étang commence à se former , ce qui représente même une gêne pour les premières installations sidérurgiques de Trith; des pompes sont installées… on dit moins qu’une partie des déchets de ces usines y ont été déversés, un projet de recouvrement a même existé.

Lors de la Première Guerre Mondiale notre région est occupée par les forces armées impériales allemandes, l’industrie est démontée, les pompages arrêtés. De plus les autorités d’occupation reprennent l’extraction des silex : c’est que les villes , dont Valenciennes, ont été fortement endommagées par la Guerre ; et les occupants résident dans cette ville !

Lorsque la paix revient, le complexe sidérurgique qui deviendra Usinor se construit sur le territoire de Trith-Saint-Léger. Des pompages sont essayés, mais trop d’eau s’est accumulée, un étang important s’est constitué ; on l’appelle l’Etang de Trith ; lequel recouvre le Marais de Bourlain jusqu’au pied du Cimetière Saint-Jean de Valenciennes, juste limité par l’Escaut canalisé. Il sert de lieu de détente et de pêche même si les usines rebâties reprennent leurs déversements, comblant les zones d’exploitation de silex maintenues jusque la Deuxième Guerre Mondiale…


Puis vint la construction de l’autoroute Paris-Bruxelles dont le dernier tracé se voulait proche de Valenciennes ; il a fallu franchir la vallée à un endroit pas trop encombré. Un imposant talus a été élevé pour que l’autoroute joigne les deux territoires délimitant la vallée ; même que les terrils de Hérin et de La Réussite y ont été déversés !

La majeure partie de l’étang a été déplacée sur les territoires de La Sentinelle et de Valenciennes pour constituer ce que les valenciennois appellent l’Étang du Vignoble… même sur Internet, la confusion existe toujours : quand on recherche sur l’Etang de Trith, les articles apparaissant parlent de l’Etang du Vignoble !

Alors, l’actuel étang de Trith ?

Suite à ces travaux, est resté un « bricolage » de mares sur le territoire de Trith-Saint-Léger. Laquelle commune a profité de la transformation du complexe Usinor pour utiliser les terres dégagées ; c’est un véritable Étang de Trith qui a été très pensé et constitué en plusieurs bassins.

Éloigné par les lieux industriels de l’Escaut, son altitude actuelle est légèrement plus haute que celle de l’Étang du Vignoble : c’est que plusieurs sources copieuses s’y déversent ! Il est en très grande partie isolé des lieux industriels par des buttes de terre aux eaux de pluie drainées et décantées .

L’Étang de Trith se compose de quatre plans d’eau, dont un double.

  • Entre la commune et les industries commence le plan d’eau dit du Chenal ; il est rempli d’eaux issues de sources du coteau originel. Avant l’arrivée dans le territoire de l’Etang, certains déversements s’y font issus des activités urbaines et industrielles ; cependant un large bassin de décantation et de lagunage rend les eaux plus pures… et de toute façon une très active société de pêche veille ! Le plan d’eau du Chenal circule entre deux buttes de terre ,couvrant 8 050m², avec une profondeur maximale de 1m.
  • Proche des habitations de la rue principale de la Trith primitive, une source copieuse sort du coteau, est « canalisée » et se jette dans un bassin à truites de 3 500m², avec une profondeur maximale de 1,20m. Des riverains affirment boire de temps à autre de cette eau… ne pas en faire une règle !
  • Proche du chemin industriel longeant lui-même le haut talus de l’autoroute Paris-Bruxelles, un double plan d’alevinage ; le plus haut plan remplit bien ses berges sur 1978m² et reçoit beaucoup d’eau sortant du coteau et se déverse dans un second plan de 1575m², le tout avec une profondeur maximale de 1,60m ; le 2d plan est également alimenté par une source « entuyautée »
  • Ces plans d’eau « satellites » se jettent dans un « grand » plan d’eau de 2,600 hectares profond jusqu’à 1,80m. Lequel voit ses eaux s’écouler vers le chemin industriel évoqué plus haut. Une partie rejoint le sol dans les terres originelles « de Bourlain » ; une autre correspond au remplissage d’un bassin de décantation de l’usine métallurgique remplaçant Usinor. Forcées ou infiltrées, ces eaux rejoignent de toute façon l’Escaut canalisé.

Il ne faut absolument pas comparer l’étang du Vignoble et l’étang de Trith : les vocations sont trop différentes. Les concepteurs de l’étang de Trith ont utilisé les buttes originelles, urbaines et industrielles pour faire un vrai parcours d’imitation de la Nature … avec des eaux naturelles somme toute plus copieuses que celles de l’étang du Vignoble. Une recommandation de politesse : ne pas déranger les pêcheurs, pour eux et pour vous : ils participent à la propreté de ce poumon vert !

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