Notes
À Vicq, le 25 avril 1955, le jour où un avion volé s’écrase à la cité Cuvinot Le 25 avril 1955, un soldat britannique décolle sans autorisation d’une base militaire dans la région britannique du Sussex. Après une longue poursuite aérienne, son avion s’écrase en pleine nuit sur une cité minière du pays de Condé, à cheval entre Vicq et Onnaing, tuant quatre personnes.
https://www.lavoixdunord.fr/1615542/article/2025-08-15/vicq-le-25-avril-1955-le-jour-ou-un-avion-vole-s-ecrase-la-cite-cuvinot Le 25 avril 1955, vers 19 heures, un bimoteur d’entraînement – un modèle Vickers Varsity de 17 tonnes, pouvant transporter 20 personnes – décolle sans autorisation de la base militaire britannique de Thorney Island, dans le Sussex, dans le sud de l’Angleterre. Aux commandes, le première classe Nanik Agnani, né à Karachi, au Pakistan, une vingtaine d’années plus tôt. Titulaire d’une licence de pilote civil, il a échoué à l’examen de vol militaire à cause de problèmes de vue. Pendant une heure, les militaires tentent d’empêcher l’avion de décoller. On lui donne même des instructions pour l’aider à se poser, mais en vain. La base de Thorney passe en alerte. Poursuite au-dessus de La Manche
Le scénario est digne d’un roman de Ian Fleming, l’auteur des livres James Bond. Les lieutenants Jones et Smiles décollent à leur tour et se lancent à la poursuite de l’appareil volé. Après avoir survolé plusieurs fois l’aérodrome, Agnani prend la direction de Brighton, un peu plus à l’est, puis rase Londres à l’altitude très basse de 200 pieds, soit environ 60 mètres. La course-poursuite entre les avions continue, mais l’avion disparaît des radars – et des yeux de Smiles et Jones – en s’approchant des côtes de la Manche.
Vers minuit, les habitants d’Onnaing et de Vicq sont réveillés par le bruit assourdissant d’une explosion. Pendant un instant, ils croient revivre les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Nanik Agnani et son avion viennent de s’écraser sur la maison d’une famille polonaise de Cuvinot, une cité minière à cheval sur les deux communes. Après avoir tapé le haut du toit d’une première maison avec son aile gauche, l’avion s’écrase sur une maison de la chasse Joncquois, rue Georges-Froissart, à Vicq. Crash sur Cuvinot
Trois personnes – dont Wadislas et Stéphanie, deux enfants – meurent brûlées vives au moment du crash, et une autre succombe à ses blessures quelques jours plus tard. Selon la presse suisse, plusieurs voisins se seraient cassé les jambes en sautant par les fenêtres du premier étage de leur maison pour échapper aux flammes. Le corps du pilote est découvert le lendemain. Sans perdre un instant, des militaires ramassent les débris de l’avion, tandis que les CRS commencent déjà à encercler la zone pour dissuader les curieux de s’approcher.
Dans un rapport daté du 4 mai 1955, Georges Ward – le sous-secrétaire d’État britannique de l’air –, annonce que des compensations seront versées aux personnes ayant subi des pertes ou des blessures « comme si l’accident avait eu lieu sur le sol du Royaume-Uni ». La mère de Wadislas et Stéphanie fit don d’une partie de ces compensations pour financer des enregistrements de cloches de la chapelle de Cuvinot, afin que leur mémoire reste vivante au sein de la communauté.