Le Jard de Raismes et Bruay sur Escaut

De HP@2
Aller à : navigation, rechercher


Son origine n’est pas une source romantique, mais le paisible Marais Foucart, situé au bord ouest du hameau Sabatier de Raismes; la route départementale 375 Raismes-Bruay sépare Sabatier d’une vaste étendue jadis touffue poussant en terrain de nature marécageuse au bord de la Forêt Domaniale de Raismes-Saint-Amand-Wallers. Tout près, une mine de charbon a exploité le sous-sol, contribuant à d’actuels affaissements ; le marais, situé de plus en plus bas capte donc

  • des eaux de ruissellement du hameau Sabatier de plus en plus en hauteur donc
  • des eaux usuelles de sols de bordure de bois
  • des eaux issues des activités minières : percements de nappes phréatiques et présence importante d’anciens lavoirs à charbon.

Le Marais Foucart est actuellement une réserve privée présentant des espèces vivantes notables. Son écoulement d’eau s’est longtemps naturellement dispersé, mais pour une meilleure exploitation des sols, il a été drainé par un fossé ou jard (un tel cours d’eau nommé de même existe au départ de Condé-sur-l’Escaut) qui a franchi la route d’Anzin à Condé sous le Pont de Bruay; ce Jard a traversé ensuite l’actuel Marais Cavenne et s’est jeté dans le premier bras de l’Escaut qui s’est présenté à lui.

Depuis les industries et exploitations agricoles ont occupé tout son bassin, ce qui a constamment remanié son écoulement :

  • sur un kilomètre, le Jard a été enterré pour protéger les assises de la voie de chemin de fer Somain-Peruwelz, devenue allée piétonne et cycliste ; de même pour protéger les assises des bâtiments particuliers et industriels de la route de Condé ; et de même par deux fois pour protéger le remblai de la grande déviation des lignes SNCF Valenciennes> Paris & Lille
  • le cours de l’Escaut Canalisé a été très « redressé ». Peu après la déviation SNCF, les navires fluviaux franchissent l'Écluse de la Folie. Et à la sortie en aval ouest du bief, le Jard de Raismes et Bruay traverse et quitte à l’air libre le marais de Cavenne pour joindre le grand fleuve*.

*peu après en aval est, l’Escaut Canalisé reçoit les eaux des Vieil-Escaut** de la Rougeville*** et de la Rhonelle**** , ainsi que les écoulements du Marais de l’Epaix.

**la vallée originelle de l’Escaut de Cambrai à Tournay fut un vaste marécage dont il a fallu juguler les bras ; le fleuve résultant est l’Escaut Canalisé ; les petits cours résiduels à Cambrai, Denain et Valenciennes sont surnommés chacun Vieil-Escaut…

*** appellation plus poétique que bras de décharge de l’Escaut...

****Vieil Escaut originel dans lequel l’essentiel de l’eau vient de la Rhonelle et du Roleur

Des traces et des projets : Si l’on observe l’eau du Jard avant la déviation SNCF, non loin de la route de Bruay à Sabatier, la couleur est « naturelle », malgré les rejets de la station d’épuration du hameau de La Couture. Quelle désolation quand on l’observe près de la Maison de Retraite proche du confluent final ! Le débit existe, mais c’est un égout à ciel ouvert !

En 2009 est paru un projet vital de contournement automobile de la grande agglomération valenciennoise par le Nord… occasion d’une catastrophe ou d’une chance annoncées pour les déplacements routiers ET LE JARD : on n’est pas dans l’écologie belle et pure :

  • la future route départementale 75 va générer des ponts qui vont créer des appels d’air
  • le marais de Cavenne et l’ouest du marais Foucart seront traversés par cette RD75.

Encore en 2015 les ajustements pour créer malgré tout de l’amélioration pour le Jard se renouvellent, en particulier sur les eaux de ruissellement des chaussées et les gaz d’échappements...

En 2010/2011, la municipalité d’alors de Bruay avait sollicité le comité de quartier du Pont de Bruay encadré de solides intervenants environnementalistes pour réfléchir à un rétablissement de la liaison Forêt-Escaut. Le but n’étant pas de dessiner une tache verte sur la vue satellitaire de Bruay, mais de profiter des réhabilitations de l’après-Grosse Industrie pour rendre une nature plus respirable améliorant la santé. L’un des souhaits a été de dégager le plus possible le Jard... ne serait-ce que des déchets qui encombrent encore les sous-sols aussi longtemps après les présences industrielles !

Au nombre des réalisations dont l’apport écologique (au sens renforcement des formes de la vie, dont la notre…) jouerait un rôle de rouage : le renforcement d’un «Parc des Palombes» existant dans Bruay.

Depuis, le Patrimoine Minier du Bassin Nord-Pas de Calais a été classé par l’UNESCO, avec des mobilisations financières supplémentaires. Et la ligne T2 du tramway Grand-Valenciennois a été mise en circulation. Parmi les rôles assignés : être une ligne du patrimoine et une voie naturelle de transport pour les emplois du présent et du futur (« serre numérique ») d’Anzin au pays de Condé…