Coop de Denain

De HP@2
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Adresse 
Rue des coopérateurs, 59220 Denain
Historique 
Marques 
Coop / Les coopérateurs / Bock de Denain / Graffen Gold / Herten / HertenBrau / Brassin de Pâques / Sambre
Source 
http://brasseriesduvalenciennois.moonfruit.fr/#/coop-de-denain/2962240 (texte malheureusement invisible aux moteurs e recherche)
 À Denain, le quartier de la Bellevue abritait autrefois la brasserie des Coopérateurs 
 Publié (où?) le 23/08/2013 PERRINE LEMIEUGRE
 7 novembre 2014, 13:24
 (Notes Facebook)

Nous vous avons récemment évoqué le temps des brasseries à Denain. Une autre brasserie a perduré, à Denain après la Deuxième Guerre mondiale : celle de l’Union des Coopérateurs. Elle était intégrée au mouvement coopératif. Pierre-André Dubois, ancien maître brasseur installé à Haspres, nous évoque cette période.

Le mouvement coopératif était une autre façon de concevoir les rapports humains, une autre façon de faire du commerce. La coopération, pilier de l’économie sociale a tenu une grande place dans la vie économique et commerciale de Denain. L’actuel hypermarché « Carrefour » par exemple, a été créé par « les Coopérateurs » sous l’enseigne « Rond-Point ». « Peu de Denaisiens s’en souviennent », indique Pierre-André Dubois.

L’idée coopérative était un essai d’amélioration des rapports humains. Les premières coopératives sont apparues en France au milieu du XIXe avec l’apparition des premières coopératives de consommation tenues par des militants bénévoles. La formule a séduit. Les sociétés coopératives se sont développées. Elles partageaient, toutes, une philosophie commune : leur propriété était collective, le pouvoir était exercé démocratiquement et les résultats répartis équitablement ; c’était la fameuse ristourne.

« Ayant pour finalité, la solidarité, les coopératives n’étaient pas dans la norme. Elles ont été reconnues officiellement par la loi de 1867 », souligne Pierre-André Dubois. La société de Denain, créée fin XIXe s’appelait La Fraternelle. Très vite, les premiers coopérateurs ont pensé à produire les deux aliments de base les plus consommés : le pain et la bière. « 173 brasseries coopératives ont été créées en France, dont 130 dans notre région. » À Denain, la brasserie coopérative ouvrière de Denain et environs a été créée en 1900 et s’était établie au 111, rue Scheurer-Kestner.

Bientôt, ces petites entités ont ressenti le besoin de se réunir pour acheter en commun. Elles ont créé un organisme politique : la Fédération nationale des coopératives de consommation (FNCC) avec une filiale technique : le magasin de gros.

La Fraternelle à Denain

En 1912, la FNCC réussi à imposer le « pacte d’unité » et à tenir à l’écart le mouvement coopératif de la guerre des courants qui faisait rage alors dans les partis politiques. « il ne sera plus question d’engagements politiques ni confessionnels », précise Pierre-André Dubois.

C’est à Denain, autour de La Fraternelle que se sont regroupées les forces coopératives du Valenciennois, et l’Union des coopérateurs de Denain et de l’arrondissement de Valenciennes a vu le jour. Elle a ensuite acheté à la Bellevue un vaste terrain pour y construire son siège social, ses bureaux, ses entrepôts et une brasserie dotée des derniers perfectionnements. La Brasserie coopérative ouvrière a fusionné et y a rapatrié sa production. « Depuis lors, le mouvement coopératif français n’a cessé de se développer, avec une parenthèse lors de la Deuxième Guerre mondiale, pour atteindre son apogée au cours des Trente-Glorieuses, poursuit l’ancien maître brasseur. En 1970, c’est devenu un véritable empire. »

Un géant aux pieds d’argile 

Quant à la société de Denain, elle a fortement progressé sous la direction de François Burette, un homme éminent qui accéda aux plus hautes fonctions du mouvement. Elle rassemblait alors 27 000 familles autour de 118 magasins et employait près de 500 personnes. La brasserie produisait plus de 100 000 hectolitres.

En 1972, Pierre-André Dubois, qui était alors directeur de la brasserie Coopérative de Solesmes et conseiller technique de celle de Sin-le-Noble, a pris la direction des trois brasseries pour appliquer un plan de rationalisation et de spécialisation des unités de production. Ce groupe des « brasseries coop » a atteint une production de prés de 200 000 hectolitres, bière et boissons gazeuses confondues. Mais, le mouvement coopératif qui paraissait si puissant était un géant aux pieds d’argile. « Dans les années soixante s’est opérée une révolution dans le domaine du commerce de détail. Disposant de gros capitaux, ce qu’on appelle la grande distribution va déstructurer, laminer les formes du commerce traditionnel, explique Pierre-André Dubois. Le mouvement coopératif n’a pas su trouver les formules pour s’adapter au processus de transformation de la distribution. »

Le mouvement va disparaître en une décennie. Les brasseries de Solesmes et de Denain seront rachetées, en 1984, par l’ancien P.D.G. de Pelforth, Jacques Bonduel qui a formé une nouvelle société « Brasserie de Solesmes S.A. » ; laquelle n’a pas résisté pas longtemps. La brasserie de Denain a cessé son activité en 1990 et les bâtiments ont été rapidement rasés.