Quand la Terre tremble dans le Valenciennois : Différence entre versions

Version du 27 août 2015 à 14:36

Quand la Terre tremble dans le Valenciennois

Que chacun se rassure: pour notre Hainaut valenciennois, il n’est pas question de bouleversement sens dessus dessous… Mais c’est un fait : la terre « solide » sur laquelle nous mettons les pieds, eh bien elle bouge.

Normal, la terre solide n’a qu’une épaisseur de 15 km au grand maximum; et ce sur une boule de 6370 km de rayon environ de magma flasque ou liquide en surchauffe pour des milliards d’années. Pour avoir une idée des déplacements de la couche terrestre, une image est l’écume produite par la cuisson des confitures que nos grand-mères ont concoctées… Sauf que sur notre terre on ne peut pas glisser de noix de beurre pour dissoudre l’écume ! Quand l’écume se fracture, les lignes de fracture sont les failles; lesquelles sont de toutes sortes, des petites, des molles, etc… Et globalement, un tremblement de terre provoqué par un mouvement du sous-sol magmatique est appelé séisme.

Et puis notre écume est parcourue par endroits par de l’eau en plus ou moins grande quantité, ce qui la fait « respirer » plus ou moins… en ce moment, on est en « expiration ».[1] Sans compter les galeries creusées par l’homme… aussi solides que le Titanic nous a été vanté insubmersible. Pas de panique, de plus en plus d’instruments de mesures détectent de plus en plus de variations du sous-sol. Une échelle de mesures a été élaborée par un physicien Richter[2] ; elle étudie la puissance émise par la Terre : en gros, un séisme de 4°R (degrés à l’échelle de Richter) délivre dix fois la puissance d’un séisme de 3°R. Qui plus est, on arrive à repérer par satellites et analyses et par les textes anciens que tel endroit a été frappé par un séisme de telle mesure… [3]

Encore un « gros-mot » : globalement, l’endroit de la croûte terrestre d’où est parti un séisme est l’épicentre du séisme.

Dernière précision : notre région a été la rencontre de deux types de sols, en gros le sol des plaines et le sol du massif des Ardennes ; la frontière est situable près de la Forêt de Mormal. Enfin des petites failles secondaires existent ; l’une d’elles parcourt à Valenciennes le sous-sol de l’Escaut canalisé !

Voici la liste des dix dernières secousses sismiques pour le Valenciennois :

>Le 20 Juin1995 à 1h54min49sec de 3,5° R ; des valenciennois d’étages élevés se sont réveillés. L’épicentre était sous Thuin en Belgique où le niveau était de 5,5° R

>Le 13 Avril 1992 à 1h20min03sec de 3°R issu de Roermond aux Pays-Bas, de 6,5°R.

>Le 11 Juin 1938 à10h57min34sec de 6°R issu de Renaix en Belgique, de 7°R. Des ouvriers ont vu des wagons de chemin de fer dételés bouger ; les vitres ont copieusement vibré ; mais aucune destruction spectaculaire n’a marqué les mémoires, mais des fissures domestiques ont cédé !

>Le lendemain12 Juin 1938, une nouvelle secousse a été ressentie; en gros les masses de terre déplacées ont retrouvé un nouvel équilibre ; cette secousse est appelée réplique

>Le 7 Juin1931 à 0h25min01sec de 2°C issu de Dogger Bank en Grande Bretagne, au bord de la Mer du Nord

> Le 9 Décembre 1783 entre 4 h et 4 h 45, issu de Cambrai où il est estimé à 6°R

>Le 18 Février 1756 à 8h10, issu de Stolberg, dans les Hautes Fagnes allemandes , estimé à 8°R >Le 18 Septembre 1692 entre14 h et14 h 30, issu de Charneux près de Liège , estimé à 6°R

>Le 6 Avril 1580 entre 16 h et 17 h, issu d’un séisme important sous le détroit de Calais-Douvres, où il est estimé à 7,5°R ; les destructions locales y ont été importantes et documentées ; pas de trace retrouvée à Valenciennes, mais au moins des fissures se sont produites !

>Le 23 Août 1504 vers 23 h, issu d’un séisme d’Aix la Chapelle où il est estimé à 6,5°R Bref , depuis 511 ans, pas de catastrophe ; nous sommes loin des petits séismes des Alpes, quasi quotidiens. Les déplacements surtout ressentis sont dus aux effondrements de galeries humaines et à des états de sécheresse. Le port du casque dans nos couloirs est loin de s’imposer ! [4]

Dormez tranquille, le sismographe de Strasbourg veille…

[1] la NASA prévoit une grande sécheresse pour 2021 ; pour qui estime que c’est exagéré, relire les informations concernant la Californie en voie de désertification et la Canal de Panama insuffisamment alimenté en eau douce des montagnes et interdit cet été aux très grands navires !

[2] La mesure de la magnitude fut développée en 1935 par Charles Francis Richter pour classer les sismogrammes enregistrés localement en Californie. À l'origine cette échelle est la mesure de l'amplitude en micromètres sur un sismographe de type Wood-Anderson d'un tremblement de terre se situant à 100 km. Cette mesure n'est fiable qu'à très courte distance et est maintenant appelée magnitude locale.

L'année suivante, en 1936, Gutenberg et Richter proposent une magnitude qui se base sur l'amplitude des ondes de surface pour des distances télésismiques (distance supérieure à 30°5) et pour une période de 20 secondes (période naturelle des sismographes utilisés). Gutenberg en 1945 définit mieux cette mesure. Cette magnitude est encore utilisée aujourd'hui, surtout dans les premières estimations de la puissance du séisme. Son acronyme est MS.

Gutenberg et Richter proposent une nouvelle magnitude en 1956, cette fois basée sur une mesure effectuée sur les ondes de volume. Son acronyme est Mb (b pour body waves, ondes de volume en anglais).

[3]La magnitude d'un tremblement de terre est une mesure de quantité de l'énergie libérée au foyer d'un séisme.

Plus le séisme a libéré d'énergie, plus la magnitude est élevée, il s'agit d'une échelle logarithmique : un accroissement de magnitude de 1 correspond à une multiplication par 30 de l'énergie et par 10 de l'amplitude du mouvement1.

Les médias emploient souvent les termes d'échelle de Richter ou d'échelle ouverte de Richter, mais ils sont impropres : l'échelle de Richter, stricto sensu, est une échelle locale, surtout adaptée aux tremblements de terre californiens. Les magnitudes habituellement citées de nos jours sont en fait des magnitudes de moment (notées Mw)2.

La magnitude et l'intensité (comme l'échelle de Mercalli) sont deux mesures différentes. L'intensité est une mesure des dommages causés par un tremblement de terre. Il existe des relations reliant l'intensité maximale ressentie et la magnitude mais elles sont très dépendantes du contexte géologique local. Ces relations servent en général à donner une magnitude aux tremblements de terre historiques.

[4]Résumé des évaluations sur l’échelle de Richter

dans l'ordre: Magnitude > Dénomination "officielle" > Effets > Fréquence

9,0 et plus = Exceptionnel > Dévaste des zones de plusieurs milliers de kilomètres à la ronde. >1 tous les 20 ans

8,0 à 8,9 = Important > Peut causer des dommages sérieux dans des zones à des centaines de kilomètres à la ronde > 1 par an

7,0 à 7,9 = Majeur > Peut provoquer des dommages modérés à sévères dans des zones plus vastes. > 18 par an

6,0 à 6,9 = Fort > Peut être destructeur dans des zones allant jusqu'à 180 kilomètres à la ronde si elles sont peuplées. > 120 par an

5,0 à 5,9 = Modéré > Peut causer des dommages majeurs à des édifices mal conçus dans des zones restreintes. Cause de légers dommages aux édifices bien construits. > 800 par an

4,0 à 4,9 = Léger > Secousses notables d'objets à l'intérieur des maisons, bruits d'entrechoquement. Dommages importants peu communs. > 6 200 par an

3,0 à 3,9 = Mineur > Souvent ressenti mais causant rarement des dommages. > 49 000 par an

2,0 à 2,9 = Très mineur > Généralement non ressenti mais détecté/enregistré > 1 000 par jour

Moins de 2,0 = Micro > Micro tremblement de terre, non ressenti > 8 000 par jour