Le bourreau de Valenciennes : Différence entre versions

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(Le contexte)
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(1)  Putier parait provenir de ''putens'', puits employé par [[Plante]] dans le sens de cachot souterrain pour les esclaves. On les y tenait enchaînés
 
(1)  Putier parait provenir de ''putens'', puits employé par [[Plante]] dans le sens de cachot souterrain pour les esclaves. On les y tenait enchaînés
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Le bannissement était temporaire ou définitif .Le premier de trois ans, et pour ôter aux
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Bannis de cette catégorie l’envie de revenir, on les faisait parfois convoyer aux limites de la banlieue, par des sergents qui les battaient de verges.
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Le bannissement à vie épargnait la peine de mort aux inculpés qui avaient réussi à ne rien avouer dans les tortures. C’était pour eux ce qu’est, en nos cours d’assises, le bénéfice des circonstances atténuantes pour ceux qui pouvaient encourir la peine capitale.
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Si un banni de trois ans tentait de reparaître on le bannissait à perpétuité. Si un banni à perpétuité ne craignait pas de revenir, il était remis à la question, probablement pour lui faire avouer ce qu’il avait su nier précédemment et il n’en sortait guère que pour être pendu.
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Pourtant ils se risquaient encore… C’est que le séjour de Valenciennes leur tenait fort à cœur, et quand le souverain devait visiter sa bonne ville, les bannis accouraient de partout à l’entrée de la banlieue, criant grâce!et suppliant qu’on leur rendit la ville, ce qui arrivait parfois.

Version du 11 novembre 2012 à 17:51

Avant propos

Extrait du courrier du Nord des 23 et 24 avril 1891 par Monsieur Henri Caffiaux, l'histoire du bourreau de Valenciennes aux XIVe et XVe siècles nous conte les mœurs d'autrefois dans leur cruauté et le raffinement des supplices; la vie de l'être humain pesait peu au regard de la loi. Bien loin de ce que nous croyons parfois à tort, le châtiment des condamnés n'était pas réservé qu'aux peuples barbares, il s'agit bien ici de l'histoire de Valenciennes.

Le contexte

Le bourreau à cette époque n’avait d’autre nom que celui de putier(1) et son office n’était pas une sinécure. Les privilèges de la ville, l’asile qu’elle ouvrait à tous ceux qui avaient à fuir l’oppression, la vengeance de leurs ennemis, ou le châtiment de leur crimes, y faisaient affluer des gens de toute sorte de pays ; le commerce qui y florissait, attirait aussi une grande population flottante qui n’était pas toujours des plus saines : les assassinats, les meurtres, les vols, les rapines, les incendies et autres méfaits s’y commettaient fréquemment il fallait que le magistrat gouvernât d’une main de fer et fit toujours, sans hésiter, prompte et sévère justice. La réclusion comme peine correctionnelle, n’existait pas ; on connaissait l’amende, mais le bourreau n’avait rien à y voir et d’ailleurs pouvait-on l’appliquer à des gens qui ne possédait rien ? Il y avait une prison, mais elle n’était, pour ainsi dire, qu’une sorte de lieu d’attente d’où l’on sortait bientôt pour aller par la question, au bannissement ou à la mort.

La question était un moyen d’obtenir l’aveu nécessaire à la peine de mort. Elle était en quelque sorte le juge d’instruction de l’époque; elle abrégeait ces interrogatoires habituellement conduits qui, de contradictions en contradictions, arrachent l’aveu au coupable : on était pressé d’aboutir et elle répondait à ce besoin. De plus l’appareil et l’horreur des supplices qui la suivaient épouvantaient et comprimaient le crime et c’est ce qu’on voulait surtout obtenir.

Aussi le bourreau ne chômait guère : on en vit parfois un deuxième venir donner un coup de main au premier, sans compter les aides attitrés et non attitrés Était-il absent pour affaire quelconque et un cas se présentait-il qui réclame sa présence ? Vite, on dépêchait, - fût-ce même la nuit – un sergent chargé d’aller, au galop de son cheval, lui signifier de revenir. Le magistrat lui-même, tenu en certains cas d’assister aux exécutions pour constater la mort et faire preuve d’implacable vigilance, s’imposer de ne laisser distraire de ce devoir par aucun motif quel qu’il fût.

En 1539, le prévôt et deux jurés sont mandés au Quesnoy par le conseil du comte de Hainaut pour affaire importante. Ils se font excuser en alléguant qu’ils tiennent à assister au supplice d’une femme condamnée à mort pour larcin.

On prenait d’ailleurs toutes les précautions pour prévenir les délits. Si la bourgeoisie devait sortir en armes, soit pour un abattis de maisons, soit pour une expédition quelconque, les homicides, les réfugiés, tous ceux qui avaient pris la franchise de la ville, étaient tenus de se réunir en troupe à la suite du roi des ribauds, puis on les emmenait pour leur ôter la tentation de piller en restant en ville et le bourreau était du cortège.

Le magistrat semble avoir eu pour principe d’opérer, dans une population aussi mêlée, toutes les éliminations possibles, et pour élaguer les éléments dangereux, il employait, le bannissement puis la mort.

(1) Putier parait provenir de putens, puits employé par Plante dans le sens de cachot souterrain pour les esclaves. On les y tenait enchaînés

Le bannissement

Le bannissement était temporaire ou définitif .Le premier de trois ans, et pour ôter aux Bannis de cette catégorie l’envie de revenir, on les faisait parfois convoyer aux limites de la banlieue, par des sergents qui les battaient de verges. Le bannissement à vie épargnait la peine de mort aux inculpés qui avaient réussi à ne rien avouer dans les tortures. C’était pour eux ce qu’est, en nos cours d’assises, le bénéfice des circonstances atténuantes pour ceux qui pouvaient encourir la peine capitale. Si un banni de trois ans tentait de reparaître on le bannissait à perpétuité. Si un banni à perpétuité ne craignait pas de revenir, il était remis à la question, probablement pour lui faire avouer ce qu’il avait su nier précédemment et il n’en sortait guère que pour être pendu. Pourtant ils se risquaient encore… C’est que le séjour de Valenciennes leur tenait fort à cœur, et quand le souverain devait visiter sa bonne ville, les bannis accouraient de partout à l’entrée de la banlieue, criant grâce!et suppliant qu’on leur rendit la ville, ce qui arrivait parfois.