La Haine

De HP@2
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Avant de parler de son nom, la décrire!

La Haine est classifiée comme une rivière. Elle prend naissance en Belgique sur le territoire de la commune d'Anderlues, au dos des contreforts de la vallée de la Sambre; à 179m d'altitude. Elle se jette dans le fleuve Escaut sur le territoire de Condé-sur-l'Escaut (laquelle a pour hauteur minimale 10m)

Son cours et son débit sont très représentatifs des cours d'eau remaniés pour les besoins de l'Homme. Le nécessaire besoin de vivre dans et avec la Nature lui rend une actualité intéressante en France comme en Belgique.


Peu après sa naissance, elle reçoit sur sa gauche un ruisseau des marais qui recueille les surplus de pluie et nappes phréatiques... tiens tiens comme l'Escaut! L'Industrie joue très tôt un rôle dans sa vie: elle traverse une zone d'exploitation charbonnière , puis un petit bois de Chèvremont... ouf! Une première épuration naturelle!

Le petit cours d'eau s'étoffe en recevant un conséquent ruisseau de la Tour d'Herl(ai)mont sur le territoire de Carnières. Aux bourgs de la Haine-St.Pierre et de la Haine-St.Paul , elle vit ses derniers moments semi-naturels, recevant des eaux de la forêt de Morlanwelz. Son cours est marqué de nombreux méandres.

Nous sommes dans les faubourgs sud de la Louvière, dans la continuité des bassins houillers et sidérurgiques du Nord-Pas de Calais; à la sortie, la Haine a été remaniée pour les territoires anciennement industriels; avec des périodes de navigabilité pour le transport des matières premières et produits fabriqués.

Des bois amènent de l'eau plus pure et après Maurage, c'est Boussoit où l'on a mêlé ses eaux dans le Canal de Mons au volume plus conséquent. La Haine vit ensuite le même sort que l'Escaut après sa jonction avec le canal de St-Quentin: tantôt elle a la "statut de rivière canalisée, tantôt "on lui permet", en guise de bras de décharge-recueil d'eaux locales, de retrouver son lit originel.

C'est le cas à Havré': tant mieux, elle traverse des zones boisées et/ou agricoles; certes l'agriculture industrielle a imposé des cours "à la géométrie simplifiée", mais l'aspect est sympathique et permet de beaux clichés photographiques.

Au nord de Nimy, la Haine paie sa liberté en cédant des eaux pour dynamiser la zone des boues de dragage du nord de Mons.

Sous forme canalisée, la Haine dessert le Nord-Ouest de Mons, près de la gare principale. Dans un secteur autoroutier copieux, elle n'a pas peur de recevoir un affluent nommé ... la Trouille qui dessert le Sud-Ouest canalisé de Mons. On lui permet de suivre gentiment l'autoroute E19 "(Paris)- -Bruxelles". À Saint-Ghislain on la laisse traverser l'E19 pour longer des zones rendues à la nature.

Avant de pénétrer en France, elle quitte l'E19 pour confier ses eaux au Canal de Condé à Pommeroeul.

Ensuite les dénominations s'embrouillent; utilisons les plus "naturelles"! Son nom s'orthographie (pour la rendre plus agréable?) parfois Hayne!

Sur la rive gauche de la Hayne canalisée se trouvent le vaste bourg de Thivencelle et sa rivière, l'Hogneau; au bout de l'ancienne route de Crespin à Condé sur l'Escaut, les terres s'enfoncent, suite aux exploitations minières. L'Hogneau se mèle par la gauche à la Haine canalisée et de l'autre côté l'ancien lit de la Hayne laisse de l'eau traverser l'extrême sud de l'Étang de Chabaud-Latour. Le reste des eaux canalisées rejoint l'Escaut canalisé au nord-est de Fresnes-sur-Escaut.

Le dernier kilomètre de la Hayne est plus accueillant : à l'entrée Est de Condé, elle bifurque pour former un fossé de fortification sud-est. Elle traverse l'écluse Gueulzin (au repos) et la ligne NEst du tramway de Valenciennes . Elle traverse découverte ou couverte le sud de Condé pour se jeter dans le confluent du Canal de Pommeroeul et de l'Escaut canalisé; près du lieu-dit "le Bastringue". Au confluent de jadis se trouvait l'Abbaye de Notre-Dame de Condé... chercheurs, à vos pelles!


Jusqu'au dernier kilomètre de son parcours, la Haine fait l'objet de nombreuses excursions, peu connues à cause des faibles dimensions et du passé "gris-industrie".

En France, les zones d'eau situées autour de Condé font l'objet de promenades naturelles classées. Et d'année en année, Condé met ses atouts historiques de ville fortifiée en valeur.

En Belgique, le voisinage d'une inscription du territoire français des zones charbonnières au Patrimoine de l'Unesco et le sens belge des patrimoines vont dynamiser... Bref, si l'on veut visiter au calme, il est temps...

Se méfier de l'eau qui dort!

Les petites rivières sont sympathiques, il faut faire cependant attention aux vitesses d'écoulement ! L'Escaut paisible passe des altitudes 97m à sa source à 10m à Condé; la Hayne de 179m à 10m sur moins de distance! Heureusement en Belgique, le réseau des canaux, auquel la Haine est mêlée, est vaste et capable de beaucoup absorber des inondations; c'est plus gênant en France, au confluent avec l'Hogneau

  • dont les crues font peur et qui ne présente aucune zone-tampon d'inondation!
  • la crue de 2002 avait «coupé des routes autour de Thivencelle». Valenciennes-Métropole a réalisé d'importants travaux, mais on ne doit jamais dire "jamais plus"...

État des eaux.

La région belge traversée a été copieusement industrialisée à une époque où on ne se souciait pas trop de l'avenir des déchets et des sols, eaux et air naturels ... encore moins de l'Homme qui y vivait. Au plus fort des années 1910, avec une guerre imminente, les forces armées en préparation se souciaient plus de cette zone belge que des zones françaises correspondantes.

Le "naturel" n'est pas revenu au galop, mais il y a une volonté belge de qualité de vie, de plus laisser la Nature s'épanouir que jadis! C'est que, des deux côtés de la Frontière, la région a une forte mortalité précoce!

De nombreuses stations d'épuration longent la Haine et les futures transformations seront très encadrées naturellement. La rivière est autorisée à la pêche, mais plutôt pour se rendre compte de son état des eaux...



Des noms et un passé intéressants

Les étymologistes attribuent à la Hai(y)ne une racine Hagna, elle-même contraction de l'ancien nom germano-latin Hagina lui-même issu de hago "le bois"... bref c'est la rivière qui traverse les bois. Preuve de l'aspect boisé de la région traversée... À l'époque les débits devaient être plus copieux, les arbres assurant la jonction hydrique entre l'atmosphère et les sols!

Cette rivière forestière a bordé des hommes suffisamment (rendus) puissants et influents pour que le nom Haine donne son nom à la région: le Hainaut.

La présence de bois comme source d'énergie a aidé le démarrage énergétique. Le voisinage du sillon Sambre-Meuse voisin très industriel a suscité des nouvelles recherches de ressources, ainsi l'extraction du charbon; puis des industries de tous types.

L'eau y a participé: la fixation des frontières à l'issue des créations des états au XIXè siècle a obligé à une construction massive de canaux, certains englobant des rivières.

Comme zone d'influence intellectuelle et en particulier artistique, le Hainaut a joué un rôle essentiel!

L'école francophone de violoncelle est née à Valenciennes : les frères Janson formaient l'ossature de l'équivalent actuel de l'Orchestre de Paris! Elle a prospéré à Mons et dans tout le Hainaut! Il suffit de consulter les recherches et activités franco-belges du groupe Harmonia Sacra à Valenciennes, Mons, Liège et Louvain (avec un point d'accumulation à Soignies)! Les Universités des "Hainauts" belge et français n'ont pas cessé de collaborer dans le Comté unique du Hainaut ou à travers la frontière.


Un futur lié à l'eau.

Dans un monde en mutation permanente, la recherche de moyens de transport plus sûrs et moins consommateurs de ressources a sa place: ainsi la liaison par voie d'eau projetée Seine-Escaut , rééquilibrée financièrement en 2014, ouvre des perspectives à la liaison avec le réseau canalisé belge par la partie sud de la Hayne et du canal Condé à Pommeroeul.


Les perspectives de futurs sont toujours liées à des communications naturelles: la Haine a de quoi se faire aimer, visiter et cajoler...