Jules Beaulieux

De HP@2
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Plaque commémorative

Il est né à Anzin le 7 novembre 1913 et fils de mineur. Il effectue son service militaire au génie du 168ème régiment d'infanterie de forteresse. Appelé sous les drapeaux en 1939 et affecté au 54ème régiment d'infanterie de forteresse dit régiment de l'Escaut.

Le 10 mai 1940 son régiment est consigné et toutes les permissions sont supprimées.

le 14 mai il écrit à ses parents  " la belle vie est finie , nous sommes de garde de jour comme de nuit.C'est terrible quand les avions passent au-dessus de nous pour aller bombarder"

Avant de s'enfermer dans sa tourelle il écrit :

Le pont du Sarteau va sauter. Je suis seul à la tourelle. Pas un camarade.

J'ai peur. Il faut que je reste. Je me demande ce que je vais faire avec une

simple mitrailleuse contre des chars blindés.

Adieu maman, papa, jeannette et mes sœurs et mes frères.

Au revoir petite sœur

Il y a des gens qui veulent passer, mais il est trop tard

Pense à moi, petite sœur.

Pourvu que vous soyez heureux après.

Au revoir maman »

Le secteur fortifié de l'Escaut possédait de nombreux ouvrages bétonnés mais non finis : sans portes, ni ventilation, ni blindage, peu ou pas armés et des casemates d'infanterie CORF dans la forêt de Raismes sur un tracé abandonné par la suite. De ce fait des tourelles STG 37/35 armées d'une mitrailleuse Hotchkiss ont était placées en des points sensibles : ponts, carrefours et passages obligés.



Pour s'y rendre openstreetmap

La tourelle du Pont du Sarteau à Vieux-Condé

Il s'agit d'une tourelle T3 504 munie d'une Hotchkiss 8 mm, année 1914 avec un camouflage de grillage avec des feuilles et des branchages. A l'époque, cette tourelle se trouvait dans un logement en béton enterré avec un couloir de service à l'arrière, seule la partie mobile avec le tube sortait de terre. Elle pouvait battre environ 8 mètres de rive et avait vu sur le pont du Jard, le pont du canal se trouvait 150 mètres en aval. Le personnel était au nombre de deux, un tireur et un servant. Dans le cas de Jules Beaulieux, son servant Bouchard est décédé de ses blessures à l'hôpital de Lille, frappé par une bombe lors d'une liaison arrière et ramassé par des troupes en retraite.

La bataille du Sarteau

Tourelle avec les trois impacts d'obus
Fichier:Monument aux morts Tourelle du Sarteau.jpg
Stèle commémorative du 54ème RIF et du Secteur Fortifié de l'Escaut

Le 17 mai des avions survolent la position de Jules dans sa tourelle bien camouflée.

Le 19 mai le génie français fait sauter le pont du Sarteau et se prépare à faire sauter le pont du Jard. Quelques éléments du 100ème régiment d'infanterie s'installent au coron Rougette, à 17 heures les allemands sont à Péruwelz. Arrivée ensuite en reconnaissance du lieutenant Bruch 2ème section de la 670ème division de Panzers. Il remarque que le pont du Sarteau a sauté mais que le pont du Jard est intact mais miné. Les allemands ne se méfient pas et sont même imprudents.

Beaulieux respecte les consignes de ne pas ouvrir prématurément le feu mais il décide d'un tir d'enfilade quand il voit l'ennemie courir dans tous les sens, appuyé par des tirs de 75 car le coron Rougette a tout entendu et a prévenu le PC. L'ennemie rebrousse chemin, sûrement les mêmes qui vont essayer de forcer le passage au pont de Fresnes-sur-Escaut à la sortie de Condé-sur-l'Escaut mais qui seront accueillit par des tirs de mortier du caporal Vandevoir et du sergent-chef Berthincourt.

Jules Beaulieux surveille les berges de l'Escaut et arrête tous ceux qui essaient de mettre un pied sur la rive sud. Bilan au matin trois chars sont détruit, des embarcations légères et des canots pneumatiques hors d'usage ainsi qu' une centaine de soldats allemands tués.

L'ennemie se rend compte qu'il a été arrêté par un seul tireur et essaie de trouver sa position. Mais Beaulieux maîtrise la situation toute la journée du 20, l'adjudant chef l'Allemand du coron Rougette n'arrive pas à reprendre contact tellement le feu fait rage.

Le lieutenant allemand Overbeck repère la tourelle, le major Shiche tir mais n'arrive qu'à bloquer la crémaillère empêchant la partie mobile de la tourelle de pivoter. L'ennemie envoie quatre obus, l'un ricoche sur le blindage, les autres le perce. Jules Beaulieux est tué sur le coup, entièrement défiguré. Les allemands vont écrire sur la coupole «Je t'ai terrassé» en allemand. Jules sera d'abord enterré à côté de sa tourelle puis enterré au cimetière d'Anzin le 24 juin 1940 avec les honneurs de l'armée allemande pour son acte de résistance.

Le 21 au matin, l'adjudant Coroflos dans la tour de l'ancienne fosse du Sarteau signale quatre chars.

Le 22, le coron Rougette est attaqué par des tirs de canons installés à l'angle du terril. L'arrêt du Trieu sera défendu avec succès par le 110. La fosse Trouver est défendue brillamment par l'artillerie française et le 110.

Le coron Rougette tombe le 24, on installe les gardes mobiles dans la cité du Hardi face à Odomez

Hommages

  • Il reçoit la Croix de Guerre et la médaille militaire

"Beaulieux jules exemple de bravoure et de ténacité

En mai 1940, chargé d’interdire le pont du Sarteau sur l’Escaut, à Vieux condé est resté volontairement dans sa tourelle pour y remplir sa mission

A réussi pendant plus de 24 heures à retarder les troupes ennemies qui tentaient de forcer le passage, leur occasionnant des pertes. A trouvé une mort glorieuse à son poste de combat le 21 mai 1940 et a reçu de l’ennemi les honneurs militaires en témoignage de son héroïsme."

  • Une rue d'Anzin porte son nom.

Mémorial

La stèle commémorative et la plaque en l'honneur du soldat Beaulieu sera inaugurée par le capitaine Joli le 21 juin 1953.

Sources