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L’Hôpital général a été édifié de 1751 à 1774.  
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''«De tous les moyens qui ont été pris pour bannir la mendicité et réprimer les désordres qui en sont la suite, il n’a pas été reconnu de plus efficace que l’établissement des hôpitaux généraux où les pauvres que leur âge ou leur infirmité privent des moyens de gagner leur vie trouvent un asile assuré ; les enfants abandonnés, ou que leurs parents sont dans l’impuissance de nourrir, apprennent en recevant la subsistance, à devenir des citoyens utiles et les mendiants valides sont occupés à des travaux qui les éloignent des vices qu’entraine la fainéantise.»''
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Cet extrait des lettres patentes du 15 mars {{A|1751}} à l’origine de la fondation de l’Hôpital Général (cité par Pierre Pinon dans « [[Valenciennes et les Canonniers]] ») démontre que la précarité n’a pas d’âge. Si Valenciennes disposait bien de quelques établissements charitables, aucun d’entre eux ne pouvait accueillir un grand nombre de pensionnaires. En édifiant ce nouvel « Hôpital de la Charité », l’administration royale permettait l’accueil des malades, mendiants, vieillards, femmes en couches, enfants abandonnés et des aliénés, soit 904 femmes et 880 hommes.
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À sa place, on trouvait, à partir de 1583, le refuge de l’[[abbaye de Marchiennes]], qui abrita quelques temps, les jésuites arrivés dans notre ville. La communauté religieuse des sœurs pénitentes s’y installa en 1611 et un couvent ainsi qu’une chapelle s’y construisit. La construction de l’Hôpital décidait par Louis XV entraîna l’acquisition du terrain occupé. Ses plans étaient pensés par un ingénieur des Pont-et-Chaussées appelé Toussaint Havez.  
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À sa place, on trouvait, à partir de {{A|1583}}, le refuge de l’[[abbaye de Marchiennes]], qui abrita quelques temps, les jésuites arrivés dans notre ville. La communauté religieuse des sœurs pénitentes s’y installa en {{A|1611}} et un couvent ainsi qu’une chapelle s’y construisit.  
  
Le bâtiment est un beau témoin de l’architecture civile du XVIIIème siècle qui a perduré malgré les guerres et les quartiers avoisinant détruits. Sa chapelle dont on aperçoit le clocher depuis le parking de l’[[ancienne caserne Ronzier]], est visible depuis la cours intérieure et est particulièrement intéressante.  
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Sa construction entraîna l’expropriation de plusieurs maisons et du couvent des religieuses de Sainte Madeleine, dites Filles Repenties, qui avait déjà été exproprié au XVIème siècle lors de la construction de la redoute espagnole (citadelle). L’édification du bâtiment a été entreprise par Toussaint d’Havez, un ingénieur des Ponts et Chaussées. Pour financer un projet d’une telle envergure, un impôt a été instauré de l’ordre de 2 patars au pot de bière consommé dans les cabarets. La construction a duré de 1752 à 1766 pour les bâtiments d’accueil. La mise en service débute en 1767 alors que les travaux de la chapelle continuent jusqu’en 1774. L’hôpital a été édifié sur un plan carré, avec une cour intérieure. La chapelle s’impose au centre de la cour dans l’axe du porche. L’édifice est principalement construit en briques rouges et en pierres bleues de la région de Bavay. Il forme un grand quadrilatère de soixante-dix mètres de profondeur sur cinquante mètres de façade, les bâtiments faisant vingt mètres de largeur.
  
L’entrée est remarquable par sa porte sculpté et son balcon en fer forgé, surmontés d’un fronton triangulaire. Aujourd’hui, une partie du bâtiment abrite la [[Communauté d’Agglomération de Valenciennes Métropole]].  
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Le bâtiment est un beau témoin de l’architecture civile du XVIIIème siècle qui a perduré malgré les guerres et les quartiers avoisinant détruits. Sa chapelle dont on aperçoit le clocher depuis le parking de l’ancienne [[caserne Ronzier]], est visible depuis la cours intérieure et est particulièrement intéressante.
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L’entrée est remarquable par sa porte sculpté et son balcon en fer forgé, surmontés d’un fronton triangulaire. Aujourd’hui, une partie du bâtiment abrite la {{CaVM}}.  
  
 
== Histoires ==
 
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"L’édification de cet important édifice, destiné à recueillir diverses catégories de déshérités de l'époque, de toute la province du Hainaut, ne devait être achevé qu'en 1774. Ses plans étaient dus à un ingénieur des Ponts-et-chaussées du nom de Toussaint Havez. Les frais de constructions, qui dépassèrent 1 334 000 livres, furent couverts par un impôt de deux patars au pot de bière consommé dans la province."
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: «[[Petite histoire des rues de Valenciennes]]» d'André Gauvin.
  
 
Au début de la seconde guerre mondiale, nous dit [[Thérèse Lecroart]],  
 
Au début de la seconde guerre mondiale, nous dit [[Thérèse Lecroart]],  
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''« Le bâtiment portait une croix rouge sur sa toiture, signifiant qu’il s’agissait d’un bâtiment civil avec des malades mais les Allemands n’en ont pas tenu compte, ils l’ont bombardé. La charpente de la toiture prit feu. La cave du bâtiment servait de protection contre les bombardements. Cependant, des civils ne s’y sont pas réfugiés et ont trouvé la mort. Ils ont d’abord été enterrés dans la cour avant que leurs corps ne soient transférés au cimetière après la guerre »''.
 
''« Le bâtiment portait une croix rouge sur sa toiture, signifiant qu’il s’agissait d’un bâtiment civil avec des malades mais les Allemands n’en ont pas tenu compte, ils l’ont bombardé. La charpente de la toiture prit feu. La cave du bâtiment servait de protection contre les bombardements. Cependant, des civils ne s’y sont pas réfugiés et ont trouvé la mort. Ils ont d’abord été enterrés dans la cour avant que leurs corps ne soient transférés au cimetière après la guerre »''.
  
La fin du siècle dernier voit un service de gérontologie s’installer jusqu’à la fermeture de l’établissement en 2009.
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La fin du siècle dernier voit un service de gérontologie s’installer jusqu’à la fermeture de l’établissement en {{A|2009}}.
  
 
La majeur partie du bâtiment fait l’objet d’une restauration  pour y installer un hôtel 4 étoiles  de 75 chambres et 160 logements de standing.
 
La majeur partie du bâtiment fait l’objet d’une restauration  pour y installer un hôtel 4 étoiles  de 75 chambres et 160 logements de standing.
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== La chapelle ==
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La chapelle est un exemple en terme d’architecture : la façade extérieure est composée de deux doubles colonnes doriques encadrant la porte et couronné par un fronton courbe. Elle est surmontée d’un clocher de plan carré, aux angles arrondis. L’intérieur est tout à fait remarquable : une nef en berceau et un chœur en abside couvert d’une haute voute nervurée de style gothique, des bas côtés et une galerie supérieure. Les aménagements d’époque sont encore nombreux tels que les confessionnaux, l’autel, la chaire, les délicates grilles en fer forgé ainsi que le mobilier du XVIIIème siècle (tableaux, sculptures). Cette chapelle est le seul édifice religieux de Valenciennes à nous être parvenu intact depuis le XVIIIème siècle.
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Version du 3 septembre 2018 à 09:56

Hôpital général à Valenciennes
Hôpital général à Valenciennes (env 1950)


«De tous les moyens qui ont été pris pour bannir la mendicité et réprimer les désordres qui en sont la suite, il n’a pas été reconnu de plus efficace que l’établissement des hôpitaux généraux où les pauvres que leur âge ou leur infirmité privent des moyens de gagner leur vie trouvent un asile assuré ; les enfants abandonnés, ou que leurs parents sont dans l’impuissance de nourrir, apprennent en recevant la subsistance, à devenir des citoyens utiles et les mendiants valides sont occupés à des travaux qui les éloignent des vices qu’entraine la fainéantise.»

Cet extrait des lettres patentes du 15 mars 1751 à l’origine de la fondation de l’Hôpital Général (cité par Pierre Pinon dans « Valenciennes et les Canonniers ») démontre que la précarité n’a pas d’âge. Si Valenciennes disposait bien de quelques établissements charitables, aucun d’entre eux ne pouvait accueillir un grand nombre de pensionnaires. En édifiant ce nouvel « Hôpital de la Charité », l’administration royale permettait l’accueil des malades, mendiants, vieillards, femmes en couches, enfants abandonnés et des aliénés, soit 904 femmes et 880 hommes.

L’Hôpital général a été édifié de 1751 à 1774.


Pour s'y rendre openstreetmap

À sa place, on trouvait, à partir de 1583, le refuge de l’abbaye de Marchiennes, qui abrita quelques temps, les jésuites arrivés dans notre ville. La communauté religieuse des sœurs pénitentes s’y installa en 1611 et un couvent ainsi qu’une chapelle s’y construisit.

Sa construction entraîna l’expropriation de plusieurs maisons et du couvent des religieuses de Sainte Madeleine, dites Filles Repenties, qui avait déjà été exproprié au XVIème siècle lors de la construction de la redoute espagnole (citadelle). L’édification du bâtiment a été entreprise par Toussaint d’Havez, un ingénieur des Ponts et Chaussées. Pour financer un projet d’une telle envergure, un impôt a été instauré de l’ordre de 2 patars au pot de bière consommé dans les cabarets. La construction a duré de 1752 à 1766 pour les bâtiments d’accueil. La mise en service débute en 1767 alors que les travaux de la chapelle continuent jusqu’en 1774. L’hôpital a été édifié sur un plan carré, avec une cour intérieure. La chapelle s’impose au centre de la cour dans l’axe du porche. L’édifice est principalement construit en briques rouges et en pierres bleues de la région de Bavay. Il forme un grand quadrilatère de soixante-dix mètres de profondeur sur cinquante mètres de façade, les bâtiments faisant vingt mètres de largeur.

Le bâtiment est un beau témoin de l’architecture civile du XVIIIème siècle qui a perduré malgré les guerres et les quartiers avoisinant détruits. Sa chapelle dont on aperçoit le clocher depuis le parking de l’ancienne caserne Ronzier, est visible depuis la cours intérieure et est particulièrement intéressante.

L’entrée est remarquable par sa porte sculpté et son balcon en fer forgé, surmontés d’un fronton triangulaire. Aujourd’hui, une partie du bâtiment abrite la Communauté d'agglomération Valenciennes Métropole.

Histoires

Photo Henri Guillaume 1940


"L’édification de cet important édifice, destiné à recueillir diverses catégories de déshérités de l'époque, de toute la province du Hainaut, ne devait être achevé qu'en 1774. Ses plans étaient dus à un ingénieur des Ponts-et-chaussées du nom de Toussaint Havez. Les frais de constructions, qui dépassèrent 1 334 000 livres, furent couverts par un impôt de deux patars au pot de bière consommé dans la province."

«Petite histoire des rues de Valenciennes» d'André Gauvin.

Au début de la seconde guerre mondiale, nous dit Thérèse Lecroart,

« Le bâtiment portait une croix rouge sur sa toiture, signifiant qu’il s’agissait d’un bâtiment civil avec des malades mais les Allemands n’en ont pas tenu compte, ils l’ont bombardé. La charpente de la toiture prit feu. La cave du bâtiment servait de protection contre les bombardements. Cependant, des civils ne s’y sont pas réfugiés et ont trouvé la mort. Ils ont d’abord été enterrés dans la cour avant que leurs corps ne soient transférés au cimetière après la guerre ».

La fin du siècle dernier voit un service de gérontologie s’installer jusqu’à la fermeture de l’établissement en 2009.

La majeur partie du bâtiment fait l’objet d’une restauration pour y installer un hôtel 4 étoiles de 75 chambres et 160 logements de standing.

La Chapelle, vue de l'arrière

La chapelle

La chapelle est un exemple en terme d’architecture : la façade extérieure est composée de deux doubles colonnes doriques encadrant la porte et couronné par un fronton courbe. Elle est surmontée d’un clocher de plan carré, aux angles arrondis. L’intérieur est tout à fait remarquable : une nef en berceau et un chœur en abside couvert d’une haute voute nervurée de style gothique, des bas côtés et une galerie supérieure. Les aménagements d’époque sont encore nombreux tels que les confessionnaux, l’autel, la chaire, les délicates grilles en fer forgé ainsi que le mobilier du XVIIIème siècle (tableaux, sculptures). Cette chapelle est le seul édifice religieux de Valenciennes à nous être parvenu intact depuis le XVIIIème siècle.


Divers

  • 96 objets de l'Hôpital Général sont répertoriés dans la base Palissy du ministère de la Culture.

À proximité



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