CSPV Bulletin 07

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NOTRE PATRIMOINE

BULLETIN DU COMITE DE SAUVEGARDE DU PATRIMOINE VALENCIENNOIS.

N° 7 Automne 2003.


HUMEUR.

Le dernier bulletin vous informait de la naissance d’un contentieux relatif à un permis de construire délivré pour un immeuble au 6 du boulevard Carpeaux. Il est nécessaire de vous faire part de l’évolution de ce dossier. Le premier permis de construire est en date du 14 février 2002 et concerne la création de seize logements + deux bureaux pour une surface de 3570 m². Son importance et sa disposition anéantissent le jardin préexistant et affectent notablement le site du jardin de la Dodenne. Le Comité et l’un des riverains engagent un recours devant le Tribunal Administratif de Lille le 25 avril 2002 aboutissant à la suspension de l’exécution des travaux ; dès l’annonce du recours, le magnifique hêtre pourpre et plusieurs autres arbres sont abattus…

Le promoteur demande et obtient un permis de construire modificatif le 27 novembre 2002 visant à faire disparaître le motif retenu par le tribunal dans sa décision de sursis.

Le 10 février 2003, le riverain et le Comité déposent une requête en retrait du permis modificatif auprès de M. le Maire de Valenciennes. Cette procédure a déclenché l’ire du promoteur qui n’a pas manqué de faire connaître son «profond mécontentement » d’une façon directe et indirecte qui ne l’honore pas.

Des pressions diverses et variées ont ainsi été exercées permettant de mieux situer la sphère d’influence de l’auteur. A la demande du promoteur et afin de trouver un compromis, une réunion de concertation s’est tenue en mairie en présence de M. le Maire de Valenciennes, M. l’architecte des Bâtiments de France, du service municipal d’architecture et d’urbanisme, du promoteur et de son architecte, du riverain et du Comité. Après de longues discussions, le promoteur accepte de déplacer l’assiette de l’immeuble afin de limiter la perte de surface du jardin et de limiter la hauteur. Il est également convenu de ramener la surface du projet à 2200 m² hors d’œuvre. En contrepartie, le Comité accepte le retrait de son recours. Cet accord a été agréé par tous. Le Comité a tenu son engagement… et attend toujours la réciproque dudit promoteur. L’issue de ce dossier est encore à ce jour indéterminée. Une seule chose est certaine : le Comité de Sauvegarde a placé chaque intervenant devant ses responsabilités. Les Valenciennois apprécieront…

BALCONS DE FERRONNERIE A VALENCIENNES.

Valenciennes ne semble pas avoir été, au XVIIIième siècle, terre d’élection de la ferronnerie, mais avoir le plus souvent préféré, pour les escaliers intérieurs, les balustres en bois découpé.

Pourtant, subsistent dans les vieux quartiers, quelques spécimens, où les larges arabesques s’ornent de feuillages forgés et rapportés (n°1, balcons de la sous-préfecture ou 84, rue de Famars). D’autres, plus simples, organisent leurs jolies courbes symétriques de part et d’autre d’un axe central vertical (2, 3, 4), non sans une certaine surcharge grêle parfois (5, 6).

A l’extrême fin du 18ième siècle, apparaît un procédé économique souvent repris par la suite : la répétition d’éléments semblables juxtaposés (7, et 139, rue du Quesnoy, angle place Verte/ rue M. de Quinvigny ou 22, rue Honhon) ; Au XIXième siècle, les balcons de fonte, et non plus de fer forgé, reprennent l’esprit de ceux du 18ième (8, 9), mais souvent en densifiant le réseau de volutes (9 et 15 bld Watteau ou 42, rue de Famars). On imite alors les délicats feuillages forgés du siècle précédent en moulant des masses de fonte (10, et 15 bld Watteau).

Au tournant du siècle, le vocabulaire décoratif se renouvela : « l’art nouveau » pratiqua la « ligne en coup de fouet », où une extrémité de la volute restait libre (11, 12) et imitant la souplesse des lianes réelles (12). Avec le mouvement « art déco », retour à la stylisation simplificatrice : souvent celle de la rose (13), ou purement géométrique (14) Aujourd’hui, l’art de la ferronnerie culmine ( !) dans la croix de saint André du garde-corps du kiosque faisant regretter les complexes volutes de la Belle Epoque. C’est pourquoi, il faut préserver les réussites architecturales du passé : ce à quoi s’emploie le Comité de Sauvegarde (15 et 15 bis).

Texte et dessins de Jean Claude BOULENGER

APPEL AUX BRICOLEURS.

Le Comité poursuit la restauration et l’aménagement du 94, rue de Paris. Tout l’intérieur reste à faire : enduits à la chaux, escalier, plancher, installation électrique, sanitaire, petite maçonnerie… Les volontaires seront les bienvenus afin de renforcer l’équipe constituée par messieurs Boulenger, Dru et Labur.

Merci de prendre contact rapidement auprès du siège du Comité.

BONNES ET MOINS BONNES NOUVELLES.

Il se passe toujours quelque chose à Valenciennes…

Tramway : le Comité avait vivement critiqué son passage place d’Armes estimant en substance que le forum n’était pas une gare de triage. Bien que le commissaire enquêteur ait retenu notre argumentation en suggérant le trajet rue de la Vieille Poissonnerie, le trajet initial ne fut pas modifié. Surprise : par un revirement aussi soudain qu’inattendu, la Ville qui n’est pas maître d’œuvre, a annoncé qu’elle préférerait également le passage rue de la Vieille Poissonnerie. Espérons que le SITURV adopte définitivement cette solution.

L’écluse des Repenties : si vous ne vous y êtes pas récemment promenés, précipitez-vous. Courant août, d’importants travaux de déblaiement ont fait réapparaître l’orillon gauche du bastion des Repenties, l’orillon droit du Calvaire et la courtine qui les relie. La restauration du pont de la Citadelle débutera dans quelques mois. La qualité de l’eau s’est nettement améliorée. Le site est en passe de devenir l’un des plus beaux de Valenciennes.

Façades : la Ville poursuit sa politique d’incitation à la restauration des façades ; les effets bénéfiques sont visibles place du Neuf-Bourg, rue de Paris, rue des Anges et rue des Récollets. D’autres opérations devraient suivre.

La place Verte : Couac ! Cet espace à fort potentiel architectural et environnemental est devenu un vulgaire parking. La crise du logement automobile a eu raison du superbe jardin du Musée que l’on pouvait espérer. Seul le kiosque à musique tire son épingle du jeu.


Contribution dérivée du site CSPV