Beffroi de Valenciennes : Différence entre versions

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(Petite histoire des beffrois de Valenciennes)
 
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; En {{A|1615}} : il y eut quelques agrandissements apportés aux bâtiments du pourtour, qui servaient alors de bourse aux marchands. De 1680 à 1700, le magistrat éleva devant la tour un bâtiment à la moderne, faisant face à la place, surmonté, aux deux ailes, de deux petites lanternes ou belvédères, de très-bon goût, qu'un auteur signale, dans un livre d'architecture, comme un modèle d'élégance.  
 
; En {{A|1615}} : il y eut quelques agrandissements apportés aux bâtiments du pourtour, qui servaient alors de bourse aux marchands. De 1680 à 1700, le magistrat éleva devant la tour un bâtiment à la moderne, faisant face à la place, surmonté, aux deux ailes, de deux petites lanternes ou belvédères, de très-bon goût, qu'un auteur signale, dans un livre d'architecture, comme un modèle d'élégance.  
  
En {{A|1712}}, on rebâtit sur les autres faces neuf maisons d'habitation, décorées de jolies sculptures, et connues sous le nom de leurs diverses enseignes : le «Dromadaire», le «Taureau-Marin», le «Cheval-Marin», le «Triton», la «Sirène», le «Chameau», le «Castor» et l'«Éléphant». L'octroi occupait le Dromadaire et le Taureau-Marin. Les six autres maisons étaient louées à certaines professions désignées, qu'on ne pouvait changer sans la licence du magistrat. Outre les deux pavillons, la façade de la tour se composait encore d'une galerie découverte et de deux balcons aux étages supérieurs. Les bustes des douze Césars, plus grands que nature, les quatre Saisons, et autres sculptures délicates, ornaient ces constructions.
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En {{A|1625}}, installation d'une horloge.
  
De 1782 à 1784, sous la prévôté de M. Alexandre Pujol de Mortry, qui fit reconstruire ou réparer presque tous les monuments de Valenciennes, le couronnement du beffroi fut remis à neuf et de nouveau exhaussé. Les pierres employées pour cette restauration étaient en calcaire bleu, leur solidité ayant paru supérieure à celle des pierres blanches, malheureusement ces pierres bleues étaient d'une pesanteur énorme, et devaient tôt ou tard écraser l'édifice : aussi prévit-on dès lors un écroulement ; et _M. de Rollecour, l'un des magistrats, défendit à son cocher, sous peine d'être chassé, de jamais passer avec sa voiture dans les environs du beffroi._--On oublia en même temps de garnir de plomb le palier du balcon, et la pluie, filtrant au travers des pierres, fit pourrir peu à peu les dernières assises.
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; En {{A|1712}} : on rebâtit sur les autres faces neuf maisons d'habitation, décorées de jolies sculptures, et connues sous le nom de leurs diverses enseignes : le «Dromadaire», le «Taureau-Marin», le «Cheval-Marin», le «Triton», la «Sirène», le «Chameau», le «Castor» et l'«Éléphant». L'octroi occupait le Dromadaire et le Taureau-Marin. Les six autres maisons étaient louées à certaines professions désignées, qu'on ne pouvait changer sans la licence du magistrat. Outre les deux pavillons, la façade de la tour se composait encore d'une galerie découverte et de deux balcons aux étages supérieurs. Les bustes des douze Césars, plus grands que nature, les quatre Saisons, et autres sculptures délicates, ornaient ces constructions.
  
En 1800, la girouette aux armes d'Espagne fut remplacée par une brillante « Renommée sonnant de la trompette ». Deux ans après, un violent ouragan abattit la Renommée.
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; De 1782 à 1784 : sous la prévôté de M. Alexandre Pujol de Mortry, qui fit reconstruire ou réparer presque tous les monuments de Valenciennes, le couronnement du beffroi fut remis à neuf et de nouveau exhaussé. Les pierres employées pour cette restauration étaient en calcaire bleu, leur solidité ayant paru supérieure à celle des pierres blanches, malheureusement ces pierres bleues étaient d'une pesanteur énorme, et devaient tôt ou tard écraser l'édifice : aussi prévit-on dès lors un écroulement ; et _M. de Rollecour, l'un des magistrats, défendit à son cocher, sous peine d'être chassé, de jamais passer avec sa voiture dans les environs du beffroi._--On oublia en même temps de garnir de plomb le palier du balcon, et la pluie, filtrant au travers des pierres, fit pourrir peu à peu les dernières assises.
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En {{A|1800}}, la girouette aux armes d'Espagne fut remplacée par une brillante « Renommée sonnant de la trompette ». Deux ans après, un violent ouragan abattit la Renommée.
 
À la Restauration, on plaça sur le beffroi un lion d'or, emblème héraldique de Valenciennes.
 
À la Restauration, on plaça sur le beffroi un lion d'or, emblème héraldique de Valenciennes.
  
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; En {{A|1811}}, le maire de la ville fit remplacer les deux belvédères par une lourde construction où furent logés l'octroi et le cercle du Commerce.
 
; En {{A|1811}}, le maire de la ville fit remplacer les deux belvédères par une lourde construction où furent logés l'octroi et le cercle du Commerce.
  
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; En {{A|1837}}, Victor Hugo écrit :
 
  « Il y avait un fort noble et fort sévère beffroi du quatorzième siècle ;  
 
  « Il y avait un fort noble et fort sévère beffroi du quatorzième siècle ;  
 
  mais, il y a cent ans, on lui a masqué le pied avec un lourd pâté dorique  
 
  mais, il y a cent ans, on lui a masqué le pied avec un lourd pâté dorique  
 
  et on lui a mis une tête rococo en pierre bleue la plus vilaine du monde.  
 
  et on lui a mis une tête rococo en pierre bleue la plus vilaine du monde.  
 
  La pierre bleue écrase la pierre grise, de façon que le beffroi menace ruine. »
 
  La pierre bleue écrase la pierre grise, de façon que le beffroi menace ruine. »
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Le beffroi contenait aussi un carillon et quatre cloches municipales :
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* celle dite du Prévôt, qui se trouve maintenant dans le clocher de la basilique ;
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* celle des ouvriers, qu’on appelait la curiande ;
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* celle du couvre-feu, qui annonçait la fermeture des portes de la ville ;
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* et celle des incendies.
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Le beffroi donnait l’heure, mais il sonnait aussi les fêtes, les assemblées, les exécutions capitales, la foire, l’arrivée de la garnison, etc.
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; Le 7 avril {{A|1843}}: Durant les travaux de restauration, dès le matin, des pierres tombent du haut du beffroi... À 4 heures et 20 minutes, le beffroi s'écroule.
 
; Le 7 avril {{A|1843}}: Durant les travaux de restauration, dès le matin, des pierres tombent du haut du beffroi... À 4 heures et 20 minutes, le beffroi s'écroule.
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* [[Almanach de Valenciennes et de son arrondissement]] : 1878. «Le Beffroi» p.57
 
* [[Almanach de Valenciennes et de son arrondissement]] : 1878. «Le Beffroi» p.57
  
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* https://vals1000.blogspot.com/2017/06/quelle-est-cette-epine-qui-selance-sur.html

Version actuelle en date du 1 mars 2024 à 00:05


Ancien beffroi de Valenciennes
Écroulement du beffroi de Valenciennes en 1843 L'illustration -- journal universel Nº 7. Vol. 1.--SAMEDI 15 AVRIL 1843.
La place d'armes après l'écroulement
L'aiguille ou flèche beffroi de Valenciennes
Plaque au pied du beffroi
Nom 
Beffroi de Valenciennes
Descriptif 
Beffroi de la ville
Commune 
Valenciennes


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Plus de 160 ans après l'écroulement de l'ancien beffroi, la ville de Valenciennes érige la flêche-beffroi.

Petite histoire des beffrois de Valenciennes

En 1222 
sous le règne de la comtesse Jeanne de Flandres, fille du fameux empereur Baudouin de Constantinople, un premier beffroi fut élevé sur la place du Marché. Il fut démoli dès l'an 1237.
De 1238 à 1240 
un nouvel édifice fut reconstruit. C'était une tour quadrilatérale, à angles arrondis, bâtie en grès dans la partie inférieure, et en pierres blanches à partir d'une certaine hauteur jusqu'au sommet, qui se terminait alors par quatre petites tourelles en encorbellement, et par une plate-forme générale, garnie de murs d'appui crénelés.
1366 
on place la cloche chargée de sonner l'heure portant l'inscription :
   Cheste noble cloque d'oneur
   Fut faite l'an Notre Seigneur
   XXX cens IIIxx et VI;
   Faire la fist Jehan Partis,
   Qui estoit prosvos à ce tamps
   Avoech ses douzes pers sautants.
   Et si la fist maistre Robers
   De Croisilles, pourquoi les vers
   Disent que tape sans séjour
   Vingt-quatre heure nuit et jour,
   Pour oïr la communauté
   Que Diex ait en saveté.


En l'an 1558 
deux cloches furent placées au beffroi. La première grosse cloche, dite "Blanche cloche", du poids de 9.000 livres, et la seconde, la cloche des ouvriers, nommée _Curiande_, du poids de 3,800 livres, fondue par Guillaume de Saint-Omer; elle sonna pour la première fois le jour de la Toussaint de la même année.

Pendant les guerres de Charles-Quint avec François Ier et Henri VIII, on avait éprouvé que le guetteur ne voyait pas d'assez loin l'approche des partis français qui venaient ravager les environs de Valenciennes ; en conséquence, le beffroi fut exhaussé en 1546; la flèche fut de même relevée de vingt-deux pieds en 1547, et l'on y plaça, comme girouette, un grand aigle doré, emblème héraldique de l'empereur Charles-Quint.

En 1615 
il y eut quelques agrandissements apportés aux bâtiments du pourtour, qui servaient alors de bourse aux marchands. De 1680 à 1700, le magistrat éleva devant la tour un bâtiment à la moderne, faisant face à la place, surmonté, aux deux ailes, de deux petites lanternes ou belvédères, de très-bon goût, qu'un auteur signale, dans un livre d'architecture, comme un modèle d'élégance.

En 1625, installation d'une horloge.

En 1712 
on rebâtit sur les autres faces neuf maisons d'habitation, décorées de jolies sculptures, et connues sous le nom de leurs diverses enseignes : le «Dromadaire», le «Taureau-Marin», le «Cheval-Marin», le «Triton», la «Sirène», le «Chameau», le «Castor» et l'«Éléphant». L'octroi occupait le Dromadaire et le Taureau-Marin. Les six autres maisons étaient louées à certaines professions désignées, qu'on ne pouvait changer sans la licence du magistrat. Outre les deux pavillons, la façade de la tour se composait encore d'une galerie découverte et de deux balcons aux étages supérieurs. Les bustes des douze Césars, plus grands que nature, les quatre Saisons, et autres sculptures délicates, ornaient ces constructions.
De 1782 à 1784 
sous la prévôté de M. Alexandre Pujol de Mortry, qui fit reconstruire ou réparer presque tous les monuments de Valenciennes, le couronnement du beffroi fut remis à neuf et de nouveau exhaussé. Les pierres employées pour cette restauration étaient en calcaire bleu, leur solidité ayant paru supérieure à celle des pierres blanches, malheureusement ces pierres bleues étaient d'une pesanteur énorme, et devaient tôt ou tard écraser l'édifice : aussi prévit-on dès lors un écroulement ; et _M. de Rollecour, l'un des magistrats, défendit à son cocher, sous peine d'être chassé, de jamais passer avec sa voiture dans les environs du beffroi._--On oublia en même temps de garnir de plomb le palier du balcon, et la pluie, filtrant au travers des pierres, fit pourrir peu à peu les dernières assises.

En 1800, la girouette aux armes d'Espagne fut remplacée par une brillante « Renommée sonnant de la trompette ». Deux ans après, un violent ouragan abattit la Renommée. À la Restauration, on plaça sur le beffroi un lion d'or, emblème héraldique de Valenciennes.

M. le capitaine Coste, le 12 mars 1824, avait pris, avec le graphomètre, les différentes dimensions de la tour.

De la base au balcon.                             39 m. 50 c.
Du balcon au-dessus du dôme.                      14    50
Du dôme au-dessus de la lanterne, sous la boule.   7    50
De la lanterne jusqu'au bout du paratonnerre.      8    55
Total.                                            70 m. 05 c.
En 1811, le maire de la ville fit remplacer les deux belvédères par une lourde construction où furent logés l'octroi et le cercle du Commerce.
En 1837, Victor Hugo écrit 
« Il y avait un fort noble et fort sévère beffroi du quatorzième siècle ; 
mais, il y a cent ans, on lui a masqué le pied avec un lourd pâté dorique 
et on lui a mis une tête rococo en pierre bleue la plus vilaine du monde. 
La pierre bleue écrase la pierre grise, de façon que le beffroi menace ruine. »

Le beffroi contenait aussi un carillon et quatre cloches municipales :

  • celle dite du Prévôt, qui se trouve maintenant dans le clocher de la basilique ;
  • celle des ouvriers, qu’on appelait la curiande ;
  • celle du couvre-feu, qui annonçait la fermeture des portes de la ville ;
  • et celle des incendies.

Le beffroi donnait l’heure, mais il sonnait aussi les fêtes, les assemblées, les exécutions capitales, la foire, l’arrivée de la garnison, etc.


Le 7 avril 1843
Durant les travaux de restauration, dès le matin, des pierres tombent du haut du beffroi... À 4 heures et 20 minutes, le beffroi s'écroule.
Les huit cloches constituant la sonnerie du Beffroi furent toutes ensevelies.
La cloche Anne fut complètement fendue.

La flêche-beffroi

Création : Jean-Bernard Métais
Inauguration : 21 décembre 2007
Hauteur : 45m
La litanie 
Le texte gravé sur le nouveau beffroi de Valenciennes

«Les mots de la litanie ont été collectés par Jean-Bernard Métais auprès de plus de 2000 personnes, valenciennois ou visiteurs, dans des écoles, à l’hôpital, à la maison d’arrêt, dans la rue, ainsi que par l'intermédiaire du quotidien local « La Voix du Nord ». La partie écrite sur la colonne représente une sélection d'environ 2000 mots sur 7000 collectés.» (http://www.jbmetais.com/index-fr.php?act=article&id=9)

Consulter le texte complet 
Litanie du beffroi

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