Abbé Delbecque : Différence entre versions

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Son exécution a eu lieu à l'aube du 17 septembre 1914, aux lendemains d'un conseil de guerre expéditif. L'occupant l'a condamné à mort pour déplacement non autorisé et détention de renseignements illicites. Le curé de Maing s'était rendu en vélo à Dunkerque, afin d'obtenir des informations concernant les mobilisables du Valenciennois. Sur le chemin du retour, il est arrêté et fouillé : on trouve sur lui les dits documents « cachés un peu partout », notamment dans ses chaussures
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Augustin Delbecque est né à Lillers, dans le Pas-de-Calais, le 2 novembre {{A|1868}}.
  
Cette exécution est commémorée par le [[Gisant de l’abbé Delbecque]] visible sur le parvis de l'[[église du Sacré-Coeur]] de Valenciennes
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En 1879, il commence ses études au Petit Séminaire d’Hazebrouck, puis au Grand Séminaire de Cambrai, où  il est ordonné prêtre à 24 ans, en 1892.
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Dès cette époque, ses condisciples parlent de quelqu’un de volontaire et d’enthousiaste.
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Pendant plus de 10 ans, il fut d’abord professeur :
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* à St Joseph à Lille,
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* au Collège Notre Dame à Valenciennes,
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* puis à Notre Dame des Dunes à Dunkerque.
  
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Il s’orienta ensuite vers le ministère paroissial, et fut d’abord Vicaire à la paroisse St Martin d’Esquermes, en 1906.
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En 1910, nommé curé de {{C|Maing}}, il crée des patronages, des cercles de jeunes, des groupes de théâtres, qu’il organise dans son presbytère installé au  Castel des Prés.
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Il aurait édité un bulletin paroissial, et ses relations avec l’autorité municipale sembleraient avoir été cordiales.
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; Le 3 août  1914 :  la guerre éclate et à la fin du mois d’août les Allemands sont dans le Valenciennois.
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De nombreux  jeunes soldats sont partis sur les lignes de combat et les familles sont inquiètes.
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Le premier poilu maingeois, Alfred  Lenne,  trouve la mort le 23 août, à Saint Gérard, dans les Ardennes belges.
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La ligne de front, et les troupes françaises sont déjà bousculées et  le 25 août  en début d’après midi, les Uhlans arrivent à Maing qui subit l’occupation. Un témoin raconte qu’un cavalier planta sa lance au milieu de la Grand’place.
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C’est aussi le 25 août que 21 civils sont exécutés à Quérénaing.
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Également, le 25 août, un officier français et 40 de ses soldats, se retirant après un échec à Quiévrain, passent par Maing dans la matinée, mais se font massacrer au bois d’Haspres.
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; le 15 août 1914 : lors d’une procession à la chapelle de Fontenelle, il fit un prêche très émouvant qui fut sans doute l’un des derniers qu’il fit.
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Le 26 août, ayant appris le massacre d’Haspres, il rassembla quelques jeunes gens pour aller recueillir les blessés et ensevelir les corps.
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Le lundi 14 , et le mardi 15 septembre au matin il se rendit à bicyclette au commandement de Dunkerque, qui était encore en zone libre.
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Après avoir passé la nuit à Dunkerque, il  reprit le chemin du  retour mercredi matin.
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Le mercredi 16 dans la soirée, il était de retour dans le Valenciennois. Il fit d’abord une pause à Saint-Amand-les-Eaux.
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À Valenciennes, vers 21 h , au pont du Poirier, une sentinelle allemande l’arrêta, puis le laissa aller, mais il revint ensuite pour réclamer une carte confisquée, et là la sentinelle l’emmena à Valenciennes, où on trouva sur lui un papier du Gouverneur de Dunkerque.
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Un Conseil de Guerre fut réuni à 23 h 00, présidé par le Commandant Kintzel, et siégeant à la gare de Valenciennes.
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Il fut autorisé à écrire une lettre testamentaire, à 2h00 du matin, et fut fusillé le jeudi 17 septembre à 5h30, place Vauban, derrière la citadelle, non loin de l’église du Sacré-Cœur. Quelques hommes le placèrent dans une tombe rapidement creusée.
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Le vendredi après midi, l’autorité allemande autorisa le transfert du corps, qui fut placé sur un corbillard et ramené à Maing.
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Il fut d’abord placé dans l’église.
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Les gens de Maing lui rendirent hommage, parmi lesquels sa mère, âgée de 80 ans. ( née en 1834 )
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On reparle de l’abbé  martyr lorsque le grand bâtiment à la droite du presbytère est aménagé en salle de réunions et de théâtre, qui est baptisée « Salle Delbecque ».
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On en reparle aussi quand un groupe de la Jeunesse Catholique de Valenciennes vient faire un pèlerinage, le 17 septembre 1920, sur la « tombe de l’abbé Delbecque » à Maing. Cette tombe  était située  sous le socle du grand crucifix.
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; En février 1921 : l’Abbé Delbecque reçoit en février 1921 la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume.
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; Le 19 mars 1923 : sur proposition de M. Cloart, le conseil municipal décide de re-baptiser une partie de la rue de l’En-Haut (située entre la place et l’intersection avec la rue Palette, « Rue de l’abbé Delbecque »).
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; En juin 1924 : c’est la ville de Valenciennes, sur proposition du maire, M. Jules Billiet, qui baptise une rue de l’abbé Delbecque, près du lieu où il tomba.
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Enfin, un monument commémoratif à sa mémoire, commandé  par un comité présidé par MM Jules Billiet et Paul Dupont et confié au statuaire Alphonse Terroir,  est inauguré le  7 décembre 1924.
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== Sources ==
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* L'abbé Augustin Delbecque.  {{ASPM}}
  
 
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* Exécution de l'abbé Delbecque, curé de Maing. http://civils19141918.canalblog.com/archives/2011/01/14/20123764.html
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: Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918

Version actuelle en date du 2 juin 2023 à 18:15

Photo parue dans la voix du Nord

Augustin Delbecque est né à Lillers, dans le Pas-de-Calais, le 2 novembre 1868.

En 1879, il commence ses études au Petit Séminaire d’Hazebrouck, puis au Grand Séminaire de Cambrai, où il est ordonné prêtre à 24 ans, en 1892. Dès cette époque, ses condisciples parlent de quelqu’un de volontaire et d’enthousiaste.

Pendant plus de 10 ans, il fut d’abord professeur :

  • à St Joseph à Lille,
  • au Collège Notre Dame à Valenciennes,
  • puis à Notre Dame des Dunes à Dunkerque.

Il s’orienta ensuite vers le ministère paroissial, et fut d’abord Vicaire à la paroisse St Martin d’Esquermes, en 1906. En 1910, nommé curé de Maing, il crée des patronages, des cercles de jeunes, des groupes de théâtres, qu’il organise dans son presbytère installé au Castel des Prés. Il aurait édité un bulletin paroissial, et ses relations avec l’autorité municipale sembleraient avoir été cordiales.

Le 3 août 1914 
la guerre éclate et à la fin du mois d’août les Allemands sont dans le Valenciennois.

De nombreux jeunes soldats sont partis sur les lignes de combat et les familles sont inquiètes. Le premier poilu maingeois, Alfred Lenne, trouve la mort le 23 août, à Saint Gérard, dans les Ardennes belges. La ligne de front, et les troupes françaises sont déjà bousculées et le 25 août en début d’après midi, les Uhlans arrivent à Maing qui subit l’occupation. Un témoin raconte qu’un cavalier planta sa lance au milieu de la Grand’place.

C’est aussi le 25 août que 21 civils sont exécutés à Quérénaing.

Également, le 25 août, un officier français et 40 de ses soldats, se retirant après un échec à Quiévrain, passent par Maing dans la matinée, mais se font massacrer au bois d’Haspres.

le 15 août 1914 
lors d’une procession à la chapelle de Fontenelle, il fit un prêche très émouvant qui fut sans doute l’un des derniers qu’il fit.

Le 26 août, ayant appris le massacre d’Haspres, il rassembla quelques jeunes gens pour aller recueillir les blessés et ensevelir les corps.

Le lundi 14 , et le mardi 15 septembre au matin il se rendit à bicyclette au commandement de Dunkerque, qui était encore en zone libre. Après avoir passé la nuit à Dunkerque, il reprit le chemin du retour mercredi matin.

Le mercredi 16 dans la soirée, il était de retour dans le Valenciennois. Il fit d’abord une pause à Saint-Amand-les-Eaux.

À Valenciennes, vers 21 h , au pont du Poirier, une sentinelle allemande l’arrêta, puis le laissa aller, mais il revint ensuite pour réclamer une carte confisquée, et là la sentinelle l’emmena à Valenciennes, où on trouva sur lui un papier du Gouverneur de Dunkerque.

Un Conseil de Guerre fut réuni à 23 h 00, présidé par le Commandant Kintzel, et siégeant à la gare de Valenciennes. Il fut autorisé à écrire une lettre testamentaire, à 2h00 du matin, et fut fusillé le jeudi 17 septembre à 5h30, place Vauban, derrière la citadelle, non loin de l’église du Sacré-Cœur. Quelques hommes le placèrent dans une tombe rapidement creusée.

Le vendredi après midi, l’autorité allemande autorisa le transfert du corps, qui fut placé sur un corbillard et ramené à Maing. Il fut d’abord placé dans l’église. Les gens de Maing lui rendirent hommage, parmi lesquels sa mère, âgée de 80 ans. ( née en 1834 )

On reparle de l’abbé martyr lorsque le grand bâtiment à la droite du presbytère est aménagé en salle de réunions et de théâtre, qui est baptisée « Salle Delbecque ». On en reparle aussi quand un groupe de la Jeunesse Catholique de Valenciennes vient faire un pèlerinage, le 17 septembre 1920, sur la « tombe de l’abbé Delbecque » à Maing. Cette tombe  était située sous le socle du grand crucifix.

En février 1921 
l’Abbé Delbecque reçoit en février 1921 la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume.
Le 19 mars 1923 
sur proposition de M. Cloart, le conseil municipal décide de re-baptiser une partie de la rue de l’En-Haut (située entre la place et l’intersection avec la rue Palette, « Rue de l’abbé Delbecque »).
En juin 1924 
c’est la ville de Valenciennes, sur proposition du maire, M. Jules Billiet, qui baptise une rue de l’abbé Delbecque, près du lieu où il tomba.

Enfin, un monument commémoratif à sa mémoire, commandé par un comité présidé par MM Jules Billiet et Paul Dupont et confié au statuaire Alphonse Terroir, est inauguré le 7 décembre 1924.

Sources

À lire dans vdn Le destin tragique de l’abbé Augustin Delbecque

Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918